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Obésité Canada

Nouvelles lignes directrices pour prendre en charge l'obésité chez les jeunes

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14 avril 2025
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Par La Presse Canadienne

Les nouvelles lignes directrices développées en partenariat avec Obésité Canada pour encadrer la prise en charge de l'obésité chez les jeunes ont été conçues afin de favoriser le dialogue entre les différentes parties prenantes, a expliqué en primeur à La Presse Canadienne une scientifique montréalaise qui a participé à leur élaboration.

L'objectif, a dit la docteure Mélanie Henderson, qui est pédiatre endocrinologue au CHU Sainte-Justine, est notamment d'assurer que les jeunes et leurs familles ont accès aux meilleures preuves scientifiques, dans un langage qui leur est accessible, afin de pouvoir participer à la prise de décision avec les cliniciens.

«À chaque étape, on avait des cliniciens, des chercheurs, mais également des gens qui vivent avec l'obésité ou des parents d'adolescents, a-t-elle dit. On avait même un adolescent qui a participé à diverses étapes. C'était très important pour nous que la voix du patient et de sa famille soit entendue

Les auteurs des lignes directrices ont ensuite voulu savoir à quel résultat possible de cette prise en charge les principaux intéressés accordaient le plus d'importance, qu'il s'agisse de santé mentale ou de santé physique.

Ils ont ainsi pu constater que les parents souhaitent plus que tout que leurs «enfants grandissent, puis s'épanouissent, puis soient bien dans leur peau, puis soient heureux», a dit la docteure Henderson.

«C'est ça qui est le plus important pour eux», a-t-elle souligné.

Les patients et leurs parents accordent ainsi une «importance critique» à plusieurs aspects qui concernent la santé mentale, tandis qu'ils jugent tout au plus «importants» des critères de santé physique, comme l'hypertension ou le taux de cholestérol.

Il est donc essentiel, poursuit la docteure Henderson, qu'il y ait un arrimage entre les interventions proposées aux patients et les résultats auxquels ils accordent le plus d'importance.

Dix recommandations, neuf énoncés

Les lignes directrices publiées dévoilées ce lundi par le Journal de l'Association médicale canadienne se composent donc de dix recommandations et de neuf énoncés de bonne pratique.

Cinq recommandations concernent des interventions comportementales et psychologiques, notamment en ce qui a trait à la nutrition et à l'activité physique; trois concernent des interventions pharmacologiques; et deux concernent des interventions chirurgicales.

«Dans notre méta-analyse, nous avons constaté que les interventions comportementales et psychologiques structurées et à composantes multiples avaient un effet positif sur la qualité de vie des patients, avec des effets allant de faibles à importants», écrivent les auteurs.

Dans le document, a complété la docteure Henderson, «ça reste clair (...) que tous les enfants qui ont une obésité clinique et qui ont besoin d'intervention vont bénéficier d'une intervention pour modifier les habitudes de vie, travailler sur l'alimentation, le sommeil (et) l'activité physique».

Les énoncés de bonne pratique ciblent plutôt les cliniciens. On leur recommande notamment d'utiliser un langage à la première personne et d'éviter d'utiliser un langage négatif ou stigmatisant; d'admettre que l'obésité est un problème de santé complexe, chronique et récurrent; et de discuter avec les enfants et les familles de leurs attentes en matière d'amélioration des résultats de santé.

La docteure Henderson a bon espoir de voir ces lignes directrices venir changer la manière dont l'obésité des jeunes est prise en charge non seulement au Canada, mais aussi à l'international, puisqu'elle confie que ses collègues et elle ont été approchés par des responsables allemands qui sont intéressés à adapter leur travail à leur réalité.

Le plus important, a martelé la docteure Henderson, est d'encourager le dialogue entre le personnel soignant, les patients et leurs familles.

«Le document est écrit de manière à favoriser une prise de décision commune, a-t-elle assuré. Ça va permettre aux familles de nommer leurs préférences, ce qu'elles sont prêtes ou pas à essayer

Par exemple, dit-elle, «la pharmacothérapie, ce n'est pas pour tout le monde, et c'est correct, mais il faut au moins qu'on puisse offrir le traitement».

Et ce sera là, espère la docteure Henderson, l'autre utilité de ces nouvelles lignes directrices: permettre aux spécialistes de faire pression sur les décideurs afin d'obtenir, preuves à l'appui, les changements qu'ils estiment nécessaires.

«On veut pouvoir plaider en faveur de nos patients, a-t-elle dit. On veut pouvoir dire au gouvernement, voici ce que la science dit. Maintenant, comment va-t-on changer notre système de santé pour permettre que les jeunes qui ont une obésité clinique puissent être traités de façon adéquate?»

Elle cite ainsi l'accès restreint à la pharmacothérapie, ce qui crée un clivage entre les patients qui sont en mesure, par exemple, de s'offrir des molécules qui coûtent plusieurs centaines de dollars par mois et ceux qui n'en ont pas les moyens, puisque ce ne sont pas des frais qui sont actuellement remboursés par le gouvernement.

«Les cliniciens font leur possible, mais il faut avoir une infrastructure pour pouvoir accueillir ces jeunes-là et leur offrir les services dont ils ont besoin», a-t-elle conclu.

Jean-Benoit Legault, La Presse Canadienne

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