Après six mois de grève générale illimitée
Les grévistes de la Coop Lanaudière célèbrent leur première victoire
Une dizaine de personnes était présente ce matin devant l’installation de la Coop Lanaudière à Joliette, pour manifester contre leur employeur, mais aussi pour célébrer leur victoire au Tribunal administratif du travail (TAT).
Lors d'une décision, rendue le 25 mars dernier, le TAT a reconnu la présence de six briseurs de grève et a ordonné à la Coop Novago de ne plus avoir recours aux services de ces salariés non syndiqués dans leurs activités réduites.
« L’employeur utilisait des personnes de l’externe en télétravail pour remplir les fonctions des travailleurs en grève. Il ne faut pas oublier que le télétravail a amené ce type de problématique. C’est une difficulté par exemple, pour nous, de savoir qui travaille ou non, quand les employés ne sont pas dans la bâtisse », explique, Patricia Rivest, la présidente du Conseil central de Lanaudière (CSN).
6 mois de combat
Cela fait presque six mois que les salariés de la Coop Novago sont en grève générale illimitée. La dernière rencontre entre les deux parties date du 10 décembre 2021. Les grévistes luttent pour éviter la baisse salariale annoncée par l’employeur, variant de 14% à 29%.
« Il y a beaucoup de personnes qui ont des enfants qui travaillent ici. Il faut savoir que ce n'est pas juste une question de salaire. C’est aussi une diminution de nos conditions de travail, par exemple en limitant les journées de maladie, les vacances et les congés sociaux », mentionne Nicole Lambert, la présidente du Syndicat des travailleuses et des travailleurs de la Coop Lanaudière CSN.
Et selon Patricia Rivest, cette baisse de salaire affecte particulièrement les travailleurs expérimentés. « Nous sommes en pénurie de main d'œuvre et on répète sans cesse qu’il faut augmenter les salaires. Ici, on a des gens expérimentés dans un domaine très particulier, le domaine agricole. Ce n’est pas n’importe qui qui peut faire cet emploi-là. Si demain matin on se retrouve avec le salaire minimum, là, les gens d’expérience iront travailler ailleurs », dit-elle.
Des grévistes plus motivés que jamais
Après six mois de combat, les salariés en grève ne semblent pas s’épuiser. Ils chantent, rient et gardent le sourire. Les voitures les klaxonnent en signe de solidarité, et on aperçoit des gens les saluer de la main.
« Notre monde va continuer de combattre, ils sont prêts. Ils sont motivés et ne lâcheront pas. Pas après six mois », dit avec fierté Patricia Rivest.
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