Alphabétisation : Véronique Hivon interpelle le ministre Proulx
La députée de Joliette, Véronique Hivon, a rencontré des représentant-e-s du groupe Action Dignité Lanaudière, venus lui faire part de leurs préoccupations relativement au financement du réseau des 128 organismes d’alphabétisation au Québec, mis en péril par les politiques d’austérité du gouvernement libéral. Pour l’occasion, la coordonnatrice du groupe, Lorraine Roy, était accompagnée de professeurs et de leurs étudiants en classe d’alphabétisation.
D’entrée de jeu, Mme Hivon a tenu à souligner l’importance et le rôle névralgique joué par les groupes populaires d’alphabétisation dans leur communauté afin de « contrer l’analphabétisme et appuyer des milliers d’individus dans leur cheminement vers l’écrit et l’amélioration de leurs conditions de vie », a-t-elle déclaré aux participant-e-s à la rencontre, ajoutant que l’alphabétisation est un « puissant vecteur d’inclusion sociale ».
Or, l’incertitude plane actuellement sur le réseau dont la mission première consiste à assurer l’alphabétisation des adultes québécois. Déjà largement sous-financés, une nouvelle épée de Damoclès s’est installée au-dessus de la tête des organismes, lorsque le gouvernement a manifesté son intention en janvier de revoir la structure du réseau et son mode de financement. « Les organismes sont déjà à bout de souffle, font des miracles avec le peu de moyens dont ils disposent. Il y a un manque à gagner de 9,2 millions de dollars pour répondre aux besoins. Il faut réinvestir, se doter d’un plan d’action et de mesures structurantes », a insisté Véronique Hivon, qui déplore l’absence de vision du gouvernement.
Les participant-e-s à la rencontre ont fait part de leurs vives inquiétudes à la députée de Joliette, profitant de l’occasion pour livrer des témoignages touchants sur leur expérience personnelle, montrant à quel point l’alphabétisation a transformé leur vie. « L’alphabétisation permet d’améliorer les conditions de vie de milliers de Québécoises et de Québécois, il est absolument inconcevable, ne serait-ce que de réfléchir à la possibilité de retirer des outils et leur soutien financier aux organismes qui viennent en aide à ces personnes et leur permettent de fonctionner, de s’intégrer à la société, et d’acquérir une meilleure estime d’eux-mêmes », s’est indignée Mme Hivon.
Rappelons qu’au Québec, près de 20% de la population âgée entre 16 et 65 ans éprouve des difficultés importantes de lecture et dans Lanaudière, ce sont 77 000 personnes.
« Auparavant, jamais je n’aurais osé venir rencontrer une députée. Apprendre à lire et à écrire m’a donné beaucoup de force, de confiance et de dignité », a expliqué l’un des participants à la députée de Joliette, qui a d’ailleurs salué leur courage et leur détermination, leur confiant qu’ils sont une véritable « source d’inspiration » pour elle.
Au terme de la rencontre, ceux-ci ont remis à Véronique Hivon un tableau, autographié par toutes les personnes qui font partie du programme, symbolisant le thème de leur campagne, « On ne s’effacera pas »
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