Le malaise persiste à Sainte-Julienne
Par Réjean Turgeon
L'administration du maire Marcel Jetté de Sainte-Julienne ne fait toujours pas l'unanimité.
La controverse entourant la gestion de la ville a repris de plus belle avec la diffusion, le 4 novembre dernier, d'un reportage de l'émission Enquête diffusée à Radio-Canada.
On y apprend notamment que le processus entourant l'élection du maire le 1er novembre 2009 a été marqué de plusieurs anomalies et que c'est le personnel électoral lui-même qui a dénoncé la situation.
Toujours selon Enquête, une partie du vote par anticipation a été portée disparue et plus de mille bulletins de vote non utilisés se sont aussi volatilisés.
Suite à une plainte sur l'intégrité du résultat, déposée par Claude Roy, candidat défait du parti Progrès Sainte-Julienne, le bureau du Directeur général des élections (DGE) devait admettre trois mois après le scrutin qu'il y avait bel et bien eu des irrégularités.
Le DGE précise cependant que des situations similaires se sont produites dans d'autres municipalités, mais qu'il faudrait une contestation devant les tribunaux pour déterminer s'il y a eu préjudice.
À ce jour, aucune démarche du genre n'a été entreprise selon ce que le Journal de Joliette a appris, d'autant plus que, selon l'émission, l'administration du maire Jetté aurait déchiqueté tous les documents relatifs au scrutin.Cynthia Gagnon, porte-parole du DGE, confirme que le bureau poursuit son investigation sur la destruction de ces documents, mais qu'aucune échéance n'a été fixée pour rendre publics les résultats de cette enquête.
Elle rappelle cependant qu'il n'y aura pas d'enquête sur les bulletins de vote non utilisés parce qu'il ne s'agit pas là d'une infraction au sens de la Loi sur les élections et les référendums dans les municipalités.
Mme Gagnon ajoute que, dans tous les cas, le bureau du DGE n'a pas le pouvoir d'ordonner aux Villes de reprendre leurs élections.
Joint lundi après-midi le maire Marcel Jetté a précisé qu'il avait hâte que cette enquête soit terminée « pour que je puisse enfin parler », a-t-il déclaré, ajoutant qu'un représentant du bureau du DGE doit rencontre le directeur général de la ville cette semaine.
L'émission Enquête devait aussi faire ressortir le mécontentement entourant la gestion du maire Jetté depuis son retour au pouvoir après une absence de quatre ans.
Enquête a notamment soulevé le cas de l'embauche de Ginette Coutu au poste de directrice des services aux citoyens.
On y apprend que Mme Coutu a été organisatrice politique pour le maire Jetté et qu'elle aurait obtenu l'emploi sans que le poste soit affiché ou que les critères d'attribution ne soient définis.
Le DGE n'est pas le seul à se pencher sur le dossier de Sainte-Julienne. Le ministère des Affaires municipales confirme au Journal de Joliette qu'une plainte à propos de factures et de contrats douteux a été déposée et que le traitement de cette plainte suit son cours.
Le malaise qui persiste dans l'administration de Sainte-Julienne interpelle directement l'avocate Danielle Bédard, candidate défaite du Parti des citoyens et maintenant porte-parole de l'Alliance des citoyens et citoyennes de Sainte-Julienne.
«Ce que nous a révélé l'émission Enquête, dit-elle, n'est que la pointe de l'iceberg. Il y a de gros efforts à faire pour rendre cette administration plus transparente.»
Mme Bédard promet d'autres révélations dans les prochains mois, mais admet que le maire Jetté a encore le soutien de plusieurs de ses concitoyens.
Dans l'intervalle, monsieur Jetté estime que les plaintes qui entourent sa gestion de la ville sont le fait de candidats déçus d'avoir perdu aux dernières élections.
« Non seulement ces gens continuent de semer le doute, mais ils continuent de nuire à la réputation de la ville», a-t-il conclu.
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