La Banque Laurentienne poursuivie dans un dossier immobilier

Par Agence QMI
Un investisseur de Joliette poursuit la Banque Laurentienne et la Société canadienne d'hypothèque et de logement (SCHL) pour 283 000 $, dans une affaire de fraude immobilière et de falsification de documents.
Claude Desrosiers, cet investisseur, a déposé une requête devant la Cour supérieure du Québec le 19 février.
M. Desrosiers avance qu'il s'est retrouvé dans un engrenage en mai 2009. Il aurait été approché par un collègue de travail pour rejoindre un club d'investissement. Le groupe prévoyait acheter des immeubles et de les revendre à profit.
Il affirme avoir fait connaissance d'un dénommé Méo Labrie, présumément à l'origine du club. Il dit avoir découvert plus tard qu'il s'agissait d'un faux nom. Peu importe, l'organisateur présumé aurait connu Harry Colas à la succursale Saint-Michel de la Banque Laurentienne.
Le club aurait fait l'acquisition d'un immeuble pour 250 000 $ à Repentigny. Un emprunt hypothécaire aurait couvert 75 % de sa valeur, avec une marge de crédit pouvant financer d'éventuelles rénovations. M. Labrie s'occuperait de la gestion de l'édifice. Les documents de la transaction auraient toutefois été signés le 22 juin 2009, avant même que l'hypothèque ne soit accordée.
Le 23 octobre 2009, Méo Labrie aurait confirmé des retards dans les paiements hypothécaires, pointant une autre personne pour détournement des loyers. Claude Desrosiers se serait chargé de les percevoir lui-même à partir du 2 novembre 2009. Il dit avoir découvert dès le lendemain que Harry Colas ne travaillait plus à la Banque Laurentienne.
Quelques semaines plus tard, le locataire de l'immeuble aurait disparu. Le manque de revenus aurait poussé M. Desrosiers à mettre l'édifice en vente, sans succès.
Un préavis de recours hypothécaire aurait été transmis à M. Desrosiers le 18 janvier 2010. Selon le document, 100 % de la valeur de l'édifice a été empruntée et non 75 %.
Le 3 mars suivant, la Banque Laurentienne aurait envoyé une mise en demeure pour lui réclamer plus de 20 000 $ pour une marge de crédit qu'il affirme ne jamais avoir utilisé. Le dossier a été réglé hors cour pour 2000 $.
Le dossier aurait continué sur la pente descendante le 1er avril. À cette date, la banque aurait exercé le droit de vendre l'immeuble, sans opposition. Une transaction aurait eu lieu le 27 août pour un peu moins de 197 000 $, entraînant une perte de 53 000 $. L'institution financière aurait cédé sa créance à la SCHL au début de novembre.
La SCHL aurait envoyé deux mises en demeure pendant l'année pour réclamer la dette et ses intérêts. D'autre part, 30 % du salaire de Claude Desrosiers aurait été saisi.
M. Desrosiers affirme avoir porté plainte auprès de l'ombudsman de la Banque Laurentienne le 29 août 2011. À la fin de novembre, il aurait reçu une réponse selon laquelle Méo Labrie et Harry Colas auraient falsifié plusieurs documents financiers, dont un talon de paie, dans ce dossier.
Dans sa requête, l'homme de Joliette réclame 283 000 $ en sommes dues auprès de la SCHL, en intérêts, en préjudices moral et financier et en dommages exemplaires.
Son avocate, Rosalia Giarratano, et la Banque Laurentienne ont refusé de formuler des commentaires. La SCHL n'a pas rappelé.
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