Plus de 450 membres
Grève générale illimitée à l'usine Kruger de Crabtree
Par Salle des nouvelles
Réunis en une seule et unique assemblée générale, une première en plus de 30 ans, les membres du syndicat des travailleuses et travailleurs des pâtes et papier de Crabtree excédés par la lenteur, le manque de sérieux de l’employeur et des offres monétaires insuffisantes ont déclenché la grève générale illimitée sur le champ.
« On a notre mandat en poche voté à 100 % depuis le 24 mars dernier. On a exercé des grèves sous plusieurs formes comme le proposait initialement le mandat. On est arrivé au bout. La seule alternative qui nous reste, c’est la grève générale illimitée », déclare d’emblée Éric Sourdif, président du Syndicat des travailleuses et travailleurs des pâtes et papier de Crabtree- CSN.
Près d’une centaine de rencontres de négociation ont eu lieu depuis septembre 2023. Il aura fallu plus de 8 mois pour que les parties arrivent à s’entendre sur les aspects normatifs de la convention collective. Après quoi, l’employeur s’est maladroitement commis en avouant candidement s’être trainé les pieds à certains moments pendant cette période. Il s’agissait pourtant, ni plus ni moins, d’intégrer des textes reflétant les pratiques actuelles en matière de conditions et relations de travail sans incidence monétaire.
« Vous comprenez que ce n’est pas pour rien qu’on prend la rue aujourd’hui et qu’on y restera jusqu’à ce qu’on ait un bon règlement. On ne se fera pas « niaiser » encore 8 mois. En plein contexte où il peine à recruter et garder son monde, notre employeur nous a déposé au début mai un cahier de demandes monétaires de plus de 100 pages. Des reculs, juste des reculs. C’est indécent et méprisant. D’autant qu’on martèle depuis le début que cette ronde-ci ce sont : NOS DEMANDES, NOTRE NÉGO », poursuit monsieur Sourdif.
Il y a de cela dix jours, le syndicat a entamé un décompte final vers la tenue de cette importante assemblée générale qui a eu lieu ce matin et qui se poursuivra en après-midi. L’idée étant de faire prendre conscience à l’employeur de l’urgence de la situation. C’était ni plus ni moins un ultimatum collectif lancé à l’employeur pour que la négociation se conclût sans quoi la grève générale illimitée devenait l’option la plus sérieuse.
Aujourd’hui, excédé devant le manque de considération de leur employeur, la lenteur des négociations et la maigre enveloppe salariale de ce dernier, les 482 syndiqué-es ont décidé de prendre la rue à Joliette et de faire entendre haut et fort toute leur indignation.
« Les membres de ce syndicat, je les connais très bien. Il s’agit de mon syndicat d’origine. On sentait depuis longtemps toute la frustration qui s’était accumulée au fil des années. Il y avait, dans cette usine, une force collective tranquille et latente. Toute cette colère engendrée par un style de gestion méprisant s’est naturellement canalisée pour en faire une force d’unité et de solidarité. Une affirmation collective pour obtenir le respect. Le syndicat a su canaliser avec brio toute cette colère au service de leur négociation. C’est tout à leur honneur, car c’est au travers de conditions de travail concurrentielles, justes et équitables que ces hommes et ces femmes retrouveront le respect de leur employeur. Je suis fière et honorée de faire partie de ce groupe, mais aussi d’avoir le privilège de les représenter au Conseil Central de Lanaudière », conclut Patricia Rivest, présidente du Conseil Central de Lanaudière.
Au moment d’écrire ces lignes, aucune autre date de négociation n’a officiellement été convenue entre les parties.
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