Importante diminution du nombre d’emplois dans Lanaudière en juillet
Par Louis-Antoine Lemire
La région de Lanaudière a perdu 3800 emplois en juillet par rapport au mois précédent, selon les données désaisonnalisées de l’Institut de la statistique du Québec.
Selon l’économiste principal pour le Mouvement Desjardins, Joëlle Noreau, cette diminution du nombre d’emplois s’explique par le fait que la région compte un grand nombre d’individus qui œuvrent dans le milieu de la construction et que le marché résidentiel est au ralenti. « Lorsqu’il y a un ralentissement dans la construction, ça peut affecter les gens qui vendent des matériaux », a souligné Mme Noreau. Également, elle ajoute qu’il y a des entreprises de Lanaudière qui desservent le Nord et que le prix des métaux n’a pas monté depuis le début de l’année, ce qui fait en sorte qu’il y a des projets qui sont en suspens. « Les opérations des firmes qui desservent ce type de marché sont réduites », a décrit Mme Noreau. Toutefois, l’économiste fait valoir qu’il n’y a pas eu de vague de pertes d’emploi depuis belle lurette. Donc, les emplois pourraient fluctuer à la hausse au courant des prochains mois, pense-t-elle.
De plus, elle mentionne que l’enquête comptabilise le lieu de résidence et non le lieu de travail des contribuables. Par exemple, il peut y avoir des résidents de Lanaudière qui travaillent dans des firmes de Laval et de Montréal qui tirent de la patte et la contrepartie est observée chez les gens de la région, car c’est leur lieu de résidence qui est considéré dans l’enquête, a expliqué Mme Noreau.
Chômage
Pour ce qui est du taux de chômage, l’Institut de la statistique a noté une légère hausse dans la région en juillet. Le taux de chômage se situait à 8, 4 % par rapport à 8,3 % en juin. Avec ce taux, la région de Lanaudière se classe au septième rang parmi les régions administratives qui présentent les plus hauts taux de chômage. Sans dire que le pourcentage est inquiétant, Mme Noreau considère qu’il faudra suivre la situation attentivement, considérant que le taux de chômage était nettement plus bas au début de l’année à 6,8 %. Compte tenu du fait que la région dépend de l’activité économique au sud de la frontière, Mme Noreau n’est pas convaincue que le taux de chômage diminue lors des prochains mois à moins que l’économie américaine redémarre.
Marceau est satisfait
Selon le ministre des Finances, Nicolas Marceau, il faut prendre les données avec un grain de sel. Il avise qu’on ne peut pas se baser sur les données d’un mois seulement, car il y a des fluctuations mensuelles. Ce dernier mentionne que les 30 000 emplois perdus au Québec ne sont pas conformes à la réalité. Il soutient que, pour avoir une image plus juste, son équipe et lui regardent la moyenne de l’emploi entre les mois de janvier et de juillet 2013 pas rapport à la même période en 2012. « Si on fait cet exercice, on constate que le nombre d’emploi a augmenté de 70 000 au Québec », a souligné M. Marceau, qui considère que la situation de l’emploi est correcte. Selon ces chiffres, le nombre d’emplois a augmenté au Québec, de 1,8 %, ce qui représente une hausse plus significative qu’en Ontario. Malgré tout, l’économiste de formation reconnait qu’il y a des défis dans Lanaudière. Selon lui, la région a besoin de plus d’investissements et il faut s’assurer que la main-d’œuvre soit plus qualifiée. « C’est évident que nous devons travailler là –dessus si on veut une meilleure performance de notre marché du travail », a-t-il conclu.
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