Beaucoup d'entrepreneurs comptent sur l'État pour le financement
Par Diane Tremblay, Agence QMI
La difficulté de trouver du financement constitue un frein au démarrage des entreprises. À tel point que près du tiers des entrepreneurs misent sur les programmes gouvernementaux comme principale source de financement.
«Voilà un comportement qui n’est pas très entrepreneurial», a reconnu Alain Aubut, président-directeur général de la Fondation de l’entrepreneurship, lors du dévoilement de la cinquième édition de l’Indice entrepreneurial le 25 avril.
Après les banques et les économies personnelles, 27,8 % des participants à cette vaste étude considèrent les programmes gouvernementaux comme une source de revenu contre 8 % ailleurs au Canada.
Les pouvoirs publics ont toujours été présents au Québec pour soutenir l’économie. Le projet de création de la Banque de développement économique du Québec est la preuve que cette tendance n’est pas près de disparaître, mais il ne faut pas non plus tomber dans l’abus, prévient Pierre Karl Péladeau, président et chef de la direction de Québecor.
«Les pouvoirs publics ont créé cette capacité, cette incitation nécessaire à la collectivité, mais nous ne pouvons pas non plus nous n’en tenir qu’à l’État», a-t-il dit à titre de participant à la table ronde.
Après la montée du Québec inc., la volonté et l’audace semblent montrer des signes de fléchissement. Seulement 15,2 % des entrepreneurs québécois misent sur l’exportation contre 31,6 %, pour ceux du reste du Canada, alors que le défi de la mondialisation n’a jamais été aussi grand.
Manque de temps | 27,8 % |
Manque d'économies personnelles | 18,2 % |
Faible crédibilité en raison de l'âge | 17,4 % |
Complexité administrative, légale ou fiscale | 15,8 % |
Endettement encouru par la réalisation de démarches | 14,9 % |
Source: Indice entrepreneurial 2013
Voir loin
«On ne peut pas s’enrichir en vendant nos produits entre nous uniquement. On ne crée pas de richesse ainsi. Il faut assurément se tourner vers l’extérieur», a ajouté Serge Beauchemin, de l’émission Dans l’oeil du dragon.
La société Exfo, spécialisée dans les instruments de contrôle de fibre optique, réalise plus de 90 % de son chiffre d’affaires à l’étranger.
«On a fait un choix qui est complètement atypique. Tous les conseillers me disaient qu’il faut d’abord être maître chez soi avant de conquérir les marchés internationaux. Or, on a fait exactement l’inverse » , a partagé Germain Lamonde, président.
La génération d’entrepreneurs issue du Québec inc. a hérité de certaines valeurs, comme l’effort et la discipline, qui tendent peut-être à se perdre, à la lumière de l’étude.
« On ne devient pas champion olympique la première fois qu’on chausse nos espadrilles pour courir 100 mètres haies. On pousse, on cherche, on s’améliore. Tout se fait par étapes», a ajouté M. Lamonde.
Message aux jeunes
M. Péladeau a voulu lancer un message aux jeunes entrepreneurs: les marches qui mènent au sommet sont souvent parsemées d’embûches.
«Il ne faut pas avoir peur des échecs. Ça fait aussi partie de la vie. C’est certain que lorsque nous nous plaçons dans la peau d’un entrepreneur, on risque d’en rencontrer plus rapidement, mais il faut savoir rebondir encore plus fort et savoir apprendre de ses erreurs. Parfois, c’est la conjoncture. Il ne faut pas se décourager.»
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