Sainte-Julienne perd une subvention de 411 000 $
Par Guy Latour
La municipalité de Sainte-Julienne a perdu une subvention de 410 896 $ accordée par le ministère de l'Éducation, du Loisir et du Sport (MELS) pour la réalisation d'un terrain de soccer-football à surface naturelle.
Dans une lettre transmise à la municipalité le 29 octobre 2009, dont le Journal a obtenu copie, la ministre de l'époque, Michelle Courchesne, avait indiqué que l'autorisation finale de la subvention était conditionnelle à l'envoi de documents comme les plans et devis et les coûts détaillés. De plus, les travaux devaient être réalisés au plus tard le 31 mars 2011.
Or, Sainte-Julienne n'a rempli aucune de ces conditions, indique la porte-parole du MELS, Esther Chouinard. «Cependant, si la municipalité désire toujours réaliser le projet, elle pourrait déposer une nouvelle demande et elle sera étudiée à nouveau. Il n'est pas dit cependant que la demande sera acceptée», a-t-elle indiqué en entrevue.
Le coût approximatif du projet présenté initialement par l'ancien maire Pierre Mireault était de l'ordre de 822 000 $. La subvention accordée correspondant à 50 % des coûts. L'aide financière provenait du programme de soutien aux infrastructures sportives et récréatives du MELS et l'Agence de développement économique du Canada pour les régions du Québec, en vertu du programme Infrastructures Canada.
Dans un communiqué, un regroupement de citoyens de Sainte-Julienne, l'Alliance Sainte-Julienne, a exprimé sa déception face à la perte de cette subvention. «Cette infrastructure était nécessaire et espérée par la communauté. Elle représente une alternative aux problèmes de toxicomanie chez nos jeunes ainsi qu'un espoir pour les familles d'ici.»
Projet de 3,5 M$
De son côté, le maire Marcel Jetté estime que le projet initial comportait des lacunes importantes. «D'une part, on se retrouvait sans terrain de baseball et de patinoire si on le réalisait. De plus, avec une surface naturelle, le terrain ne pourrait être fonctionnel que pour un maximum de 15 heures par semaine, en raison notamment des précipitations que l'on reçoit l'été», a-t-il indiqué.
L'administration Jetté planche plutôt sur un projet de 3,5 M$, en collaboration avec la Commission scolaire des Samares, qui comprendrait une surface synthétique, un terrain de basketball et deux terrains de tennis. De plus, il y aurait une patinoire permanente et des jeux d'eau en plus de réaménager le skate park.
Le maire Jetté ajoute que la municipalité a demandé au MELS que la subvention initiale de 410 896 $ soit applicable au nouveau projet. Le ministère a refusé estimant que le cadre initial du projet se devait d'être respecté.
«Au cours des prochaines années, il pourrait se construire 500 unités de logements près du parc Les 4 vents. Nous jugeons que notre projet sera une continuité à ce développement immobilier», ajoute-t-il.
La municipalité de Sainte-Julienne a fait de nouvelles demandes d'aide financière aux instances gouvernementales et espère obtenir une somme avoisinant les 50 % du 3,5 M$. Des réponses sont attendues dans les mois à venir
«On laisse tomber les jeunes»
Le président de l'Association de soccer de Sainte-Julienne, Mauricio Fiores, ne comprend pas pourquoi Sainte-Julienne vient de passer à côté de cette subvention.
«On vient de laisser tomber nos jeunes. À cause du terrain qui ressemble à un champ de patates et du manque d'entraîneurs qualifiés, il y a une baisse de 50 inscriptions pour 2011, passant de 250 à 200 joueurs», a-t-il indiqué en entrevue.
Pour ce qui est du nouveau projet de 3,5 M$, avec un terrain de soccer avec surface synthétique, M. Fiores émet des doutes. «Je suis comme Thomas, je le croirai lorsque je le verrai. La municipalité croit qu'un terrain synthétique a besoin de moins d'entretien à long terme qu'un terrain naturel, ce qui n'est pas le cas», a-t-il ajouté.
Celui qui donne 25 heures par semaine de son temps à la cause du soccer pourrait remettre en question son implication après l'année 2011, suite aux récents événements.
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