Électrolux fermera ses portes
Par Stéphane Fortier
L'Assomption perdra un acteur économique important en 2013, alors que l'entreprise Electrolux Major Appliances North America fermera ses portes.
Dans un an et demi, la compagnie américaine débutera le processus de mises à pied de ses 1 300 employés pour se terminer à la fermeture complète en 2013. La production de l'entreprise sera transférée à une nouvelle usine vers la moitié de l'année 2012. Des rumeurs veulent que la destination soit mexicaine, mais il semble bien que ce soit à Memphis, au Tennessee, où seraient créés. 1 300 emplois.
«Nous avons dû prendre une décision difficile, mais nécessaire pour demeurer concurrentiels et innovants dans le secteur des électroménagers de cuisine», a déclaré Billy Benson, vice-président exploitation Electrolux Major Appliances North America, qui a annoncé la nouvelle aux employés de L'Assomption aujourd'hui. «Cela nous permettra de continuer à offrir à nos clients des produits de qualité à des prix concurrentiels.» En fait, c'est à 14 h en cette journée glaciale du 14 décembre que les employés ont appris la nouvelle.
M. Benson a mentionné que plusieurs des principaux fabricants d'électroménagers ont réduit leurs structures de coûts en s'installant dans des marchés à moindre coût. «En plus des défis posés par la récession, les consommateurs demandent des produits à prix concurrentiels offrant les plus récentes technologies, ce qui force les fabricants à investir continuellement pour innover tout en gérant leurs coûts.»
Programme de soutien
La direction de l'entreprise a rappelé qu'elle comprenait la situation de ses employés. «Nous comprenons l'impact de cette décision sur nos employés et sur la communauté, a-t-il ajouté. Nous faisons cette annonce plus d'un an et demi avant la première transition de production - et dans certains cas dans trois ans ou plus - pour permettre aux employés de prévoir leur avenir et pour donner à la communauté le temps de trouver des alternatives pour son développement économique», a mentionné le vice-président de l'entreprise.
M. Benson a ajouté que cette décision fait suite à une étude exhaustive des alternatives pour l'amélioration de la rentabilité des produits de cuisson de la société, qui a confirmé que l'usine de L'Assomption n'est pas viable.
«Cette décision ne reflète aucunement les efforts de nos employés, dont nous reconnaissons la diligence. Il s'agit d'une décision stratégique fondée sur ces facteurs concurrentiels», a-t-il expliqué en conclusion.
En attendant sa fermeture définitive, la société maintiendra environ 75 emplois à son centre de recherche et développement pour une période supplémentaire de 6 à 12 mois.
L'usine produit des électroménagers de cuisine et emploie environ 1 300 personnes, plus précisément 1 225. Elle avait fait l'acquisition de l'entreprise Frigidaire Canada en 1986.
«Une belle claque dans la face avant les Fêtes» - Un employé
Aux environs de 14 h, en ce 14 décembre, la direction de l'entreprise Electrolux de L'Assomption a annoncé qu'elle fermerait définitivement ses portes en 2013.
Pour plusieurs employés qui venaient d'apprendre la nouvelle, cette décision a eu l'effet d'une douche glacée quelques jours avant le temps des Fêtes.
«Vous aurez droit à 1 200 réactions négatives», de dire Stéphane Hallé qui œuvre pour l'entreprise depuis 30 ans. Ce dernier est particulièrement peiné pour les nombreux jeunes qui y travaillent. «Et on parle d'emplois bien payés soit 18 $ à 19 $ l'heure», fait remarquer M. Hallé. De son côté, Michel Rocheleau a trouvé que la nouvelle a été annoncée bien froidement aux employés. «On a commencé à se poser des questions lorsque nous avons vu un nombre important de gardiens de sécurité autour de l'usine», a mentionné pour sa part Sylvain Chartier.
Des employés, comme Daniel Lemaire, avaient remarqué que, depuis un an, de plus en plus de produits prenaient la direction des États-Unis.
Jocelyn Turgeon, qui y travaille depuis 32 ans, a appris la nouvelle à son épouse. «Ma femme a mieux réagi que moi en me disant qu'il ne fallait pas se laisser abattre», a-t-il confié. Nous aurions dû nous douter de quelque chose du genre lorsque la compagnie a renégocié à la baisse les primes de départ qui sont passées de 600 $ à 400 $ par année d'ancienneté. Au moins, l'entreprise nous a offert de l'aide pour la recherche d'emploi», a noté M. Turgeon.
«Tout ce que j'ai le goût de dire c'est : «Maudits Américains», a déclaré un employé qui a voulu taire son nom. «C'est une belle claque dans la face avant les Fêtes», s'est finalement exclamé un autre employé avant de s'engouffrer dans sa voiture.
Photo : Stéphane Fortier
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