Violence conjugale: La Nouvelle-Écosse annonce 24 M$ pour les maisons de transition


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Par La Presse Canadienne, 2024
HALIFAX — Confronté à une pression croissante pour faire plus pour lutter contre la violence conjugale en Nouvelle-Écosse, le gouvernement provincial a annoncé vendredi l’octroi de 23,7 millions $ aux maisons de transition.
L’argent est destiné aux 10 maisons de transition de la province, qui ont fourni l’an dernier un abri temporaire et des services à 3500 femmes et enfants fuyant la violence. Le premier ministre Tim Houston a déclaré que le nouveau financement est le résultat direct d’une réunion à laquelle il a assisté en janvier avec une coalition de groupes de soutien qui réclamaient davantage de ressources et de directives de la part du gouvernement.
«C’était une discussion franche et nécessaire, a déclaré M. Houston aux journalistes vendredi. Elle a eu un impact sur moi personnellement, mais aussi sur le gouvernement.»
Depuis le 18 octobre, sept femmes et un homme ont été tués dans des incidents de violence conjugale en Nouvelle-Écosse. Dans cinq des sept homicides, l’agresseur s’est ensuite donné la mort.
La majeure partie du financement, qui n’était pas inclus dans le budget provincial du mois dernier, prévoit 17,9 millions $ sur quatre ans pour stabiliser les activités des maisons de transition. Les 5,8 millions $ restants proviennent de fonds existants transférés de divers ministères.
Lorsque le budget 2025-26 a été déposé, les représentants du gouvernement ont déclaré qu'il comprenait 7 millions $ supplémentaires pour les maisons de transition et les centres pour femmes dans le cadre d'un soutien continu de plus de 100 millions de $ qui avait été annoncé précédemment. Les groupes de femmes avaient critiqué le budget pour son «manque de financement de base», qu'ils décrivent comme de l'argent pour les opérations à long terme.
Vendredi, le premier ministre a déclaré que son gouvernement avait reconnu qu'il devait en faire plus. «Les besoins du moment sont importants, nous faisons donc ce que nous pouvons pour répondre à une partie de ces besoins», a-t-il déclaré.
Anne de Ste. Croix, directrice générale de la Transition House Association of Nova Scotia, a accueilli favorablement le nouveau financement, affirmant qu'il permettrait à l'organisation d'envisager des solutions à plus long terme pour prévenir la violence.
«Je pense qu'il s'agit d'un pas important dans la bonne direction et le gouvernement nous a également indiqué que cette relation ne s'arrête pas là, que nous continuerons à travailler avec eux et qu'ils continueront à évaluer nos besoins», a-t-elle ajouté.
Susan Leblanc, la porte-parole de l’opposition en matière de condition féminine, a déclaré que l’argent annoncé vendredi se faisait attendre. «Ce financement est demandé depuis plusieurs années par les organismes qui travaillent sur le terrain pour lutter contre la violence fondée sur le sexe, et c’est bien de le voir enfin», a célébré Mme Leblanc.
Entre-temps, les néo-démocrates ont déposé vendredi un projet de loi visant à renforcer les protections pour les victimes de violence familiale qui louent leur logement. Le projet de loi couvre les situations où un bail doit être rompu pour protéger une victime de violence familiale. Les propriétaires seraient tenus d’offrir à la victime un nouveau bail aux mêmes conditions et de changer les serrures de l’appartement. Le projet de loi étendrait également les prestations de logement provinciales aux survivants qui restent dans leur logement après le départ de l’agresseur.
«Cela signifierait que les personnes qui subissent ou fuient la violence familiale pourraient rester stables dans leur logement», a expliqué Mme Leblanc à propos des changements proposés.
La ministre de Service Nouvelle-Écosse, Jill Balser, a déclaré à l’Assemblée législative que son ministère examinerait le projet de loi du NPD. «Les personnes qui se trouvent dans une situation de violence conjugale méritent d’être en sécurité et d’avoir un endroit où commencer leur vie, et nous voulons nous en assurer.»
En septembre, le gouvernement de la Nouvelle-Écosse a adopté une loi déclarant la violence conjugale comme une épidémie. Cette déclaration était l’une des recommandations de l’enquête publique sur la fusillade de masse d’avril 2020 qui a coûté la vie à 22 personnes.
Keith Doucette, La Presse Canadienne