Victimes d'iniquité salariale, les pédiatres déposent une injonction contre la FMSQ
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Par La Presse Canadienne, 2024
MONTRÉAL — L'iniquité salariale persiste dans les domaines de la médecine où l'on retrouve majoritairement des femmes. Pour dénoncer cet enjeu et y mettre fin, l'Association des pédiatres du Québec (APQ) a déposé une injonction, jeudi, à la Cour supérieure contre la Fédération des médecins spécialistes du Québec (FMSQ).
La nouvelle d'abord rapportée par «La Presse» a été confirmée par La Presse Canadienne qui a consulté les documents judiciaires.
Les demanderesses sont l'APQ et sa présidente, Dre Marie-Claude Roy, qui pratique la pédiatrie depuis 2008. Elles demandent à la cour d'imposer une série d'ordonnances pour que cessent les iniquités dans la rémunération des pédiatres québécois.
L'APQ fait valoir qu'il y a un manque de représentation dont les pédiatres sont victimes au sein de la FMSQ. Elle réclame que la Cour supérieure déclare que «la FMSQ a manqué à son devoir de représentation juste et équitable de l’APQ, et qu’elle a violé le droit à l’équité salariale de ses membres, le tout en contravention des articles 10, 16 et 17 de la Charte des droits et libertés de la personne [...] et du contrat d’association qui gouverne la relation entre l’APQ et la FMSQ.»
L'Association des pédiatres souligne que ces principes en matière de relations de travail permettent d’assurer aux personnes exerçant des professions à prédominance féminine «qu’elles ne seront pas impactées par des écarts arbitraires de rémunération découlant de préjugés fondés sur le genre ou de privilèges historiques».
Huit spécialités médicales sont composées majoritairement de femmes, dont la gériatrie, la dermatologie, l'endocrinologie, l'obstétrique-gynécologie et la psychiatrie. Ces domaines sont rémunérés environ 30 % moins que les huit spécialités médicales à prédominance masculine.
Après l'obstétrique-gynécologie, la pédiatrie constitue la deuxième spécialité médicale avec la proportion la plus élevée de femmes. Selon les données de la FMSQ, 129 hommes pratiquent en obstétrique-gynécologie contre 407 femmes. En pédiatrie, le ratio est de 216 hommes versus 567 femmes.
Pour l'heure, on ne sait pas si les autres spécialités à prédominance féminine rejoindront le mouvement de l'APQ, mais ce n'est pas l'objectif des pédiatres. Leur souhait est d'abord de corriger l'iniquité salariale dont elles sont victimes.
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Katrine Desautels, La Presse Canadienne