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Une étude confirme que les bains froids sont bons pour la santé

durée 13h11
28 mars 2025
La Presse Canadienne, 2024
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3 minutes

Par La Presse Canadienne, 2024

MONTRÉAL — Une immersion répétée dans l'eau froide pourrait améliorer la santé et accroître la longévité, et peut-être même prévenir les maladies et ralentir le vieillissement au niveau cellulaire, montrent des travaux réalisés à l'Université d'Ottawa.

Les chercheurs ont ainsi constaté que l’immersion en eau froide pendant sept jours améliore considérablement l’adaptation cellulaire et le système de recyclage des cellules qui assure la santé cellulaire (l’autophagie), ce qui facilite la réponse des cellules au stress.

«On savait que l'organisme pouvait s'adapter au froid avec des changements physiologiques, comme les frissons ou la vasoconstriction, a dit la directrice de l'étude, la boursière postdoctorale Kelli King. Mais on voulait savoir s'il pouvait aussi s'y adapter au niveau cellulaire.»

Lors de leurs travaux, la docteure King et ses collègues ont demandé à dix jeunes hommes en santé de se plonger pendant une heure, pendant sept journées consécutives, dans une eau refroidie à 14 degrés Celsius. Des échantillons de sang ont été prélevés pour analyser la réponse cellulaire avant et après la période d’acclimatation.

Les résultats montrent que cette immersion, si elle a tout d'abord complètement déréglé l'autophagie, l'a finalement stimulée, en plus de réduire les signaux de dommages cellulaires.

Cette recherche est l'une des premières à documenter scientifiquement les bienfaits des bains froids, dont la popularité ne cesse d'augmenter au sein de la population et sur les réseaux sociaux.

Et selon les résultats obtenus, il semble que le bon fonctionnement du mécanisme d’autophagie puisse non seulement accroître la longévité des cellules, mais aussi prévenir l’apparition de différentes maladies, comme le cancer, les maladies neurodégéréatives et le diabète de type 2.

«Sachant que la littérature sur l'autophagie et la prévention des maladies n'en est qu'à ses débuts, l'autophagie peut notamment inhiber le cancer en bloquant la production de protéines et en démantelant les protéines et les organites endommagés, a expliqué Mme King. En outre, lorsque les taux d'autophagie sont élevés, l'autophagie peut réguler la croissance cellulaire incontrôlée par la mort cellulaire induite par l'autophagie.»

Il existe également de plus en plus de preuves que l'autophagie peut réduire la neurodégénérescence en éliminant les protéines et les organites dysfonctionnels, a-t-elle ajouté. L'autophagie jouerait un rôle préventif en éliminant les agrégats de protéines qui sont mis en cause lors du développement des maladies d'Alzheimer et de Parkinson.

L'autophagie contribuerait enfin à prévenir le développement du diabète en maintenant en bonne santé les cellules du pancréas qui produisent l'insuline, «ce qui permet de réguler le taux de glucose dans le sang», a souligné Mme King.

Les participants à cette étude étaient tous de jeunes hommes, a-t-elle rappelé, et d'autres travaux seront nécessaires pour déterminer si on retrouve les mêmes bienfaits chez les femmes ou chez les aînés.

Les chercheurs ont enfin utilisé pour ces travaux une eau refroidie à 14 degrés Celsius. On est donc loin des bains de glace préconisés par certains athlètes de premier plan.

Il ne faudrait pas pour autant prendre la pratique à la légère, a prévenu la docteure King.

«Pas mal n'importe quoi en bas de 25 degrés est considéré froid, a-t-elle dit. Donc, on ne recommanderait jamais de faire ça seul. Il y a des risques inhérents, comme l'hypothermie, et chaque personne va réagir à une exposition au froid d'une manière différente.»

Les conclusions de cette étude ont été publiées par le journal médical Advanced Biology.

Jean-Benoit Legault, La Presse Canadienne