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Une étape importante pour «sécuriser l’avenir énergétique», selon Michael Sabia

durée 14h11
12 décembre 2024
La Presse Canadienne, 2024
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3 minutes

Par La Presse Canadienne, 2024

MONTRÉAL — L'entente de principe avec Terre-Neuve-et-Labrador pour la production d'électricité est une étape importante pour sécuriser l’avenir énergétique de la province, selon le patron d'Hydro-Québec, qui estime que l'énergie produite coûterait deux fois moins cher que les alternatives qui s’offrent au Québec.

Hydro-Québec investirait environ 25 milliards $ dans trois projets hydro-électriques à Terre-Neuve-et-Labrador et la société d’État québécoise serait «maître d’œuvre» des nouveaux projets.

La majorité de cet investissement, soit 20 milliards $, serait consacrée à la construction de la centrale au fil de l’eau, sur la rivière Churchill, à Gull Island, qui devrait être en service dans une dizaine d’années.

Une nouvelle centrale, adjacente à la centrale existante de Churchill Falls, devrait également être construite d’ici 2035.

Au total, ce serait 9190 mégawatts (MW) qui seraient produits et 90 % de cette énergie serait acheté par Hydro-Québec.

«Pour le Québec, l’entente garantit l’accès à un minimum 7200 MW pour les 50 prochaines années», a indiqué Michael Sabia, président‑directeur général d'Hydro‑Québec, lors d’un breffage technique avec les médias jeudi matin.

Un prix de 6 cents

Hydro-Québec estime que le prix de la production des nouveaux projets serait en moyenne de 11 cents le kilowattheure. Mais le prix moyen actualisé pour l'ensemble de l'énergie qui proviendrait du Labrador s'établirait à 6 cents du kWh.

Selon Michael Sabia, le prix de production est «plus bas que toutes les autres options renouvelables en Amérique du Nord» pour de nouveaux projets.

À titre comparatif, selon Hydro-Québec, le prix de la production d'énergie provenant du gaz ou du charbon en Amérique du Nord se situe entre 20 et 26 cents, le prix de l'énergie éolienne et solaire avec batterie au Texas est d'environ 14 cents, alors que le coût moyen de la production d'hydroélectricité au Québec est de 4 cents du kWh.

De 0,2 cent à 4 cents du kWh

Actuellement, Hydro-Québec paie un tarif fixe pour l'électricité produite par Churchill Falls, soit 0,2 cent du kWh. Terre-Neuve reproche depuis longtemps au Québec de payer un tarif trop bas pour l'électricité de Churchill Falls.

La nouvelle entente prévoit qu’Hydro-Québec paie un coût net moyen de 4 cents du kWh sur la durée du contrat de 50 ans.

Hydro-Québec paierait donc un total de 33,8 milliards $ entre 2024 et 2075 pour l'énergie provenant de Terre-Neuve-et-Labrador.

Dans le détail, Hydro-Québec paierait un cent le kilowattheure pour l’électricité produite dans cette province en 2025. Ensuite, de 2025 à 2041, la société d'État paierait 2 cents alors qu'entre 2041 et 2075, le prix serait de 7 cents par kilowattheure.

L'entente aurait un impact financier de 500 millions $ par année pour Hydro-Québec.

Cet impact serait partagé entre le bénéfice net d'Hydro-Québec et les tarifs qui seraient revus à la hausse.

Malgré une possible hausse des tarifs, Hydro-Québec assure que le plafond tarifaire de 3 % sur le résidentiel pourrait être maintenu jusqu'en 2035.

«On pourrait aussi limiter la hausse des tarifs commerciaux et industriels entre 4 et 5 %», a précisé M. Sabia.

L'énergie produite à Terre-Neuve-et-Labrador représenterait 15 % de l'électricité consommée au Québec à l'horizon de 2035.

Différents scénarios concernant le transport

L’énergie qui serait produite à Churchill Falls ne nécessiterait pas de nouvelles lignes de transport pour se rendre au Québec, selon M. Sabia.

Toutefois, en ce qui concerne la centrale au fil de l’eau, «nous réfléchissions à développer de nouvelles lignes, d’environ 200 km, pour connecter Gull Island à la Romaine».

Mais pour ce faire, Hydro-Québec devrait s’entendre avec les communautés autochtones de la région.

Une autre possibilité serait de «connecter Gull Island et Churchill», a indiqué Michael Sabia, en précisant que cette option nécessiterait d’ajouter des lignes de transport.

L’ajout de telles lignes est estimé entre 2 et 3 milliards $.

L'entente prévoit qu'Hydro-Québec sera responsable et propriétaire des lignes de transport au Québec et Newfoundland and Labrador Hydro sera responsable des lignes dans sa juridiction.

Assurer la sécurité énergétique

Pour le PDG d'Hydro-Québec, les objectifs de ces trois nouveaux projets sont les mêmes que le «Plan d’action 2035» présenté par la société d'État il y a un an: décarboner la province, contribuer à la richesse collective et assurer la sécurité énergétique des prochaines générations.

«Dans un monde de plus en plus incertain, c’est un avantage pour le Québec d’avoir plus de certitude sur sa sécurité énergétique. Nous avons négocié cette entente avec prudence et rigueur. Pour 50 ans, nous sommes assurés d’un montage financier réaliste qui garantit l’abordabilité de l’électricité et la rentabilité d’Hydro-Québec», a indiqué Michael Sabia.

Stéphane Blais, La Presse Canadienne

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