Une compagnie cofondée par l'ex-ministre Boissonnault interdite de contrat au fédéral
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Par La Presse Canadienne, 2024
OTTAWA — L’entreprise cofondée par l’ancien ministre fédéral Randy Boissonnault est désormais interdite de faire affaire avec le gouvernement fédéral jusqu’en 2030.
Global Health Imports a été suspendue en novembre et a été jugée inadmissible aux contrats avec le gouvernement.
L’entreprise, que M. Boissonnault a fondée avant son élection en 2021, s'est retrouvée au centre d’une série de scandales qui ont finalement forcé le député d’Edmonton à quitter le cabinet.
Cet automne, le National Post a révélé que l’entreprise affirmait appartenir entièrement à des autochtones dans le but de postuler à des contrats gouvernementaux destinés aux entreprises autochtones.
M. Boisnault a déclaré qu’il ne savait pas que cette affirmation avait été faite. Ses revendications changeantes d’identité autochtone lui ont aussi valu des critiques.
En novembre, M. Boissonnault a démissionné du cabinet et s’est excusé auprès d’un comité de la Chambre des communes, avouant à ses collègues députés qu’il n’était pas autochtone.
Les communications du Parti libéral l'avaient souvent décrit comme un membre des Premières Nations, il s'était déjà présenté comme étant un «Cri adopté sans statut» et avait assuré que son arrière-grand-mère était une «femme crie pure souche».
Après que les reportages du National Post ont remis en question son héritage, M. Boissonnault a précisé que sa mère adoptive et son frère sont métis, il a sinon déclaré qu'il était encore en train de découvrir l'histoire de sa famille.
M. Boissonnault et son ancien partenaire commercial ont également été interrogés lors des enquêtes du comité de la Chambre sur Global Health Imports.
L'ancien ministre a soutenu qu'il n'avait joué aucun rôle dans les opérations de l'entreprise après son élection en 2021.
Des questions ont été soulevées après que des reportages dans les médias ont démontré que son ancien partenaire commercial, Stephen Anderson, avait affirmé dans des messages texte être en contact avec une personne nommée Randy au sujet des transactions de l'entreprise.
Lors d'un témoignage devant un comité de la Chambre des communes, M. Anderson a assuré aux députés qu'il ne faisait pas référence à M. Boissonnault dans ces messages et a accusé la fonction de correction automatique d'avoir changé le nom.
M. Boissonnault a accusé M. Anderson d'avoir essayé de l'utiliser.
Le commissaire fédéral à l'éthique a choisi de ne pas lancer d'enquête sur les liens entre M. Boissonnault et l'entreprise, affirmant en septembre qu'il n'y avait aucune preuve qu'il ait enfreint la loi sur les conflits d'intérêts.
Global Health Imports a été suspendu pendant 90 jours en novembre.
Au moment de la suspension, un haut fonctionnaire avait déclaré à un comité de la Chambre qu'une enquête menée par la police d'Edmonton sur l'entreprise et d'autres informations au sujet de poursuites judiciaires contre l'entreprise avaient été des facteurs dans la décision.
Une déclaration publiée vendredi par Services publics et Approvisionnement Canada indique que la conduite de l'entreprise avait été évaluée et qu'elle avait atteint le seuil pour être jugée inéligible à faire des affaires avec le gouvernement jusqu'en février 2030.
La déclaration ne donne aucune raison précise pour la décision.
The Canadian Press staff, La Presse Canadienne