Un voilier disparu a pris feu au large de la Nouvelle-Écosse

HALIFAX — Une enquête a conclu qu'un incendie s'était déclaré à bord d'un voilier disparu au sud de l'île de Sable, en Nouvelle-Écosse, l'été dernier, entraînant la mort d'un couple d'aventuriers de la Colombie-Britannique.

Le Bureau de la sécurité des transports (BST) a indiqué avoir examiné la possibilité que le voilier Theros ait été heurté par un pétrolier commercial dans la région, à environ 280 kilomètres au sud-est d'Halifax, le 13 juin. Il a cependant conclu qu'il n'y avait aucun lien entre les deux navires.

Les restes des deux marins expérimentés, James Brett Clibbery, 70 ans, et sa femme Sarah Packwood, 54 ans, ont été retrouvés dans un canot de trois mètres échoué sur l'île de Sable près d'un mois plus tard, ce qui indique qu'ils avaient abandonné le voilier. Le Theros, qui mesure 13 mètres, n'a pas encore été retrouvé.

Le rapport du BST indique que l'une des victimes portait une combinaison de flottaison qui avait été endommagée par le feu. «La combinaison était fondue du côté gauche de haut en bas», est-il précisé dans le rapport. «Les dégâts causés par l’incendie se sont produits alors que le membre d’équipage portait la combinaison ; il n’aurait pas été possible de l’enfiler dans cet état.»

L’autre personne retrouvée dans le canot ne portait pas de combinaison de flottaison, mais une autre combinaison a été retrouvée dans le canot pneumatique.

Selon le rapport, M. Clibbery et Mme Packwood ont quitté le port d’Halifax le 10 juin et se sont dirigés vers les Açores, l’archipel portugais situé à environ 3200 kilomètres au sud-est. Leur bateau était équipé d’un système d’identification automatique (AIS) qui transmettait la position du navire aux bateaux à proximité et aux satellites AIS.

Le système AIS du bateau a cessé de transmettre ses informations le 13 juin et le bateau a été porté disparu le 18 juin. Sa dernière position signalée était à 63 kilomètres au sud-ouest de l’île de Sable. Le bateau était également équipé d’une balise de détresse appelée RLS, mais elle n’a pas été déclenchée.

Après que le bateau eut été porté disparu, le Centre conjoint de coordination des opérations de sauvetage d’Halifax a essayé par divers moyens de contacter le navire, mais sans réponse. «Sans signal de détresse du Theros et sans retard à destination, il n’y avait aucun moyen de déterminer son état», indique le rapport.

«Étant donné que le centre de secours n’avait reçu aucune alerte de la balise (…) et que le Theros n’avait pas de plan de navigation officiel avec des attentes définies en matière de communication de la part de l’équipage, l’absence de communication n’était pas considérée comme une préoccupation», a-t-il été ajouté.

Le 2 juillet, le Theros n’était pas arrivé aux Açores comme prévu. Le centre de secours d’Halifax a dépêché un avion Hercules des Forces armées canadiennes pour un aller-retour jusqu'aux Açores pour effectuer une recherche par communication et radar. Le centre a également déployé un avion pour rechercher la zone autour de la dernière position connue du Theros, mais il n’y avait aucun signe du bateau ou de son équipage.

Les corps des deux marins ont été retrouvés un peu plus d'une semaine plus tard, le 10 juillet.

Le centre de sauvetage a déterminé plus tard que la trajectoire et la vitesse prévues du Theros l'auraient amené à proximité de la trajectoire d'un pétrolier commercial le 13 juin, le jour même où l'AIS du voilier a cessé de fonctionner. Le comité de sécurité a toutefois recueilli des données de suivi indiquant qu'à son point le plus proche, le pétrolier était passé à un peu moins de 10 milles nautiques de la dernière position connue du Theros.

«Aucune des données n'indiquait que le Theros se trouvait à proximité lorsque le pétrolier est passé au sud de l'île de Sable», indique le rapport.

M. Clibbery et Mme Packwood, qui vivaient sur l'île Salt Spring en Colombie-Britannique, avaient régulièrement publié les détails de leurs voyages sur une chaîne YouTube appelée «Theros Sailing Adventures». La chaîne propose des vidéos montrant des voyages en voilier qui s'étendent de la côte ouest du Canada au canal de Panama, et de l'Amérique centrale aux Maritimes. Le couple souriant est souvent aperçu en pleine mer à bord de leur yacht à deux mâts GibSea, qui était équipé d'un moteur électrique alimenté par une batterie de voiture électrique et de panneaux solaires.

La Presse Canadienne