Nous joindre
X
Rechercher
Publicité

Un test sanguin pourrait identifier les femmes à risque d'un accouchement prématuré

durée 10h54
4 mars 2025
La Presse Canadienne, 2024
durée

Temps de lecture   :  

2 minutes

Par La Presse Canadienne, 2024

MONTRÉAL — Un test sanguin pourrait identifier les femmes à risque d'un accouchement prématuré, indique une étude réalisée à l'Université de Toronto.

Les chercheurs ont ainsi constaté une association entre de faibles taux de facteur de croissance placentaire (PlGF), une protéine qui signale le développement du placenta, et une naissance prématurée.

«Le problème avec les tests de dépistage pendant la grossesse est qu'ils ne sont pas assez précis, a dit un des responsables de l'étude, le docteur John Kingdom. Il y a beaucoup de faux positifs. En revanche, ce test est très précis.»

On considère qu'une naissance qui survient avant 34 semaines de gestation est prématurée.

Le PlGF est une protéine libérée par le placenta dans le sang maternel. Elle favorise la relaxation des vaisseaux sanguins maternels et contribue à normaliser la pression artérielle de la mère malgré la forte augmentation du volume sanguin et du débit cardiaque nécessaire pour soutenir la croissance du bébé. Elle protège également la mère contre les pertes de sang lors de l'accouchement.

Les niveaux de PlGF augmentent au fur et à mesure que le placenta sain se développe, atteignant un sommet à la vingt-huitième semaine, au début du troisième trimestre. L'étude a montré que si le taux de PlGF est inférieur à 100 picogrammes par millilitre entre la 24e et la 28e semaine de gestation, le risque de naissance avant la trente-quatrième semaine de gestation est presque cinquante fois plus élevé.

Le docteur Kingdom et ses collègues ont constaté que de faibles niveaux de PlGF contribuent au développement d'une forme d'hypertension potentiellement dangereuse, la prééclampsie, qui peut aller jusqu'à entraîner la mort du fœtus. Le problème nécessitera un accouchement provoqué médicalement chez les deux tiers des patientes qui présentent de faibles taux de PlGF.

Une deuxième complication, le retard de croissance fœtale, est à l'origine de la majorité des autres naissances prématurées médicalement indiquées.

«Nous avons étudié cent cinquante patientes, a dit le docteur Kingdom. L'accouchement de cent d'entre elles a été provoqué en raison de la prééclampsie, et de cinquante parce qu'on avait vu à l'échographie que le fœtus ne se développait pas normalement.»

De nombreux hôpitaux au Canada disposent actuellement de la technologie de laboratoire et de l'expertise nécessaires pour mesurer les niveaux de PlGF, car le PlGF est inclus dans l'évaluation du risque de syndrome de Down au début de la grossesse.

Cette évaluation survient habituellement après douze semaines de grossesse, a rappelé le docteur Kingdom, mais son utilité dans le dépistage du syndrome de Down est «marginale».

«On ne fait rien de très différent, a souligné le docteur Kingdom. On suggère de déplacer ce test de la semaine douze à la semaine vingt-quatre, parce qu'il y a déjà un test de glycémie de routine à vingt-quatre semaines de grossesse, pour le dépistage du diabète. On ajoute simplement une autre analyse en même temps, avec un seul test.»

Les conclusions de cette étude ont été publiées par le journal médical JAMA Network Open.

Jean-Benoit Legault, La Presse Canadienne