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Un rapport impute à une «vision tubulaire» une erreur judiciaire au Nouveau-Brunswick

durée 12h31
7 mars 2025
La Presse Canadienne, 2024
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Temps de lecture   :  

2 minutes

Par La Presse Canadienne, 2024

SAINT-JEAN — La police du Nouveau-Brunswick affirme que la «vision tubulaire» était la principale lacune d'une enquête menée dans les années 1980 qui a conduit à la condamnation injustifiée de deux hommes qui ont passé des années en prison pour un meurtre qu'ils n'ont pas commis.

La police de Saint-Jean a publié vendredi un rapport indépendant, affirmant que les enquêteurs de l'époque n'avaient pas les outils dont ils disposent aujourd'hui.

«(La vision tubulaire) fait référence à une focalisation étroite qui déforme l'interprétation des preuves, a déclaré le chef de la police de Saint John, Robert Bruce, lors d'une conférence de presse. Elle n'est pas fondée sur une mauvaise intention, mais influence une évaluation objective des faits.»

Robert Mailman et Walter Gillespie ont été reconnus coupables d'un meurtre commis en 1983 à Saint-Jean avant d'être disculpés en janvier 2024 après qu'un tribunal a jugé qu'ils avaient été victimes d'une erreur judiciaire.

Walter Gillespie a passé 21 ans en prison. Il est décédé en avril dernier à l'âge de 80 ans, quelques mois après avoir été disculpé. Robert Mailman, qui a passé 18 ans en prison, aura 77 ans plus tard ce mois-ci. Il est récemment rentré chez lui après avoir été traité pour une pneumonie à l'hôpital.

«Si la police de Saint-Jean reconnaissait ses erreurs et rendait public le rapport complet, je serais satisfait», a indiqué M. Mailman vendredi dans une brève déclaration.

Le rapport publié vendredi était un résumé de l'examen mené par un cadre supérieur retraité de la Gendarmerie royale du Canada (GRC). Le chef Bruce a précisé que le rapport ne comprenait pas d'éléments expurgés, tels que des informations confidentielles sur les témoins.

L'enquête initiale avait été influencée par «des facteurs historiques qui ne sont plus présents dans les pratiques policières modernes», a-t-il ajouté.

Robert Bruce a assuré que des changements importants avaient été apportés à la loi. Il a fait référence à de nouvelles politiques régissant l'application de la loi, aux avancées technologiques et à des freins et contrepoids accrus.

«Ce rapport a également noté que les pratiques d'enquête modernes offrent des garanties contre des échecs similaires, a soutenu le chef de la police. Nous faisons écho à la Cour du Banc du Roi en exprimant nos profonds regrets à M. Mailman et à M. Gillespie.»

Hina Alam, La Presse Canadienne