Un premier programme de cessation du vapotage qui cible les jeunes adultes


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Par La Presse Canadienne, 2024
MONTRÉAL — Un premier programme de cessation de vapotage destiné aux jeunes adultes a été lancé par la Société canadienne du cancer (SCC). Les jeunes sont les plus grands consommateurs de produits de vapotage au Québec, ce qui les expose à des problèmes de santé.
En effet, ce sont 22 % des jeunes âgés de 18 à 24 ans qui vapotent, selon l'Enquête québécoise sur le tabac et les produits de vapotage de 2023. «Aspire à mieux» est un programme gratuit d'accompagnement spécialement adapté aux besoins de cette tranche d'âge. L'objectif est de les aider à se départir de leur dépendance au vapotage. D'ailleurs, la moitié des gens qui vapotent souhaitent arrêter.
À l'heure actuelle, on ne connaît pas les effets du vapotage sur la santé à long terme, mais on sait que les personnes qui vapotent s'exposent à des substances potentiellement toxiques ou cancérigènes qui sont contenues dans les produits du vapotage, dont la nicotine.
Alexandra Lalonde, gestionnaire de programmes, Prévention du cancer à la Société canadienne du cancer, estime que les jeunes sont souvent mal informés par rapport aux effets du vapotage. «Soit qu'il y a de la mésinformation ou qu'on n'en parle pas assez, dit-elle. Je crois qu'ils sont conscients des risques liés au tabac, donc à la cigarette, mais plusieurs croient que le vapotage est sans danger.»
Mme Lalonde explique que la grande majorité des produits du vapotage contiennent de la nicotine, qui a une force de dépendance aussi puissante que l'héroïne et la cocaïne. C'est ce qui fait qu'il est si difficile d'arrêter de vapoter.
Le vapotage va aussi avoir un impact sur la santé mentale. Cela peut engendrer des troubles de l'humeur et de la dépression. Au niveau de la santé physique, vapoter peut causer des problèmes buccodentaires et respiratoires, comme de la toux, une bronchite et de l'asthme. Ça peut aller jusqu'à des problèmes cardiaques même chez une jeune personne.
Le nouveau programme, d'une durée de six à huit semaines, a été élaboré par des experts avec la participation des jeunes. Il comprend un accompagnement personnalisé par texto, une application mobile avec des informations fiables sur le vapotage ainsi qu'un groupe Facebook privé de soutien par les pairs modéré par la SCC.
Le participant peut choisir la fréquence à laquelle il souhaite recevoir des textos — ce qui peut aller jusqu'à six textos par semaine — dans le but de se garder motivé jusqu'à la fin du défi. «À tout cela s'ajoute un soutien accessible 24 heures sur 24 par l'utilisation de mots-clés qui sont présentés dans l'inscription», précise Mme Lalonde. L'utilisateur pourrait par exemple texter le mot-clé «motivation», «aide,» «rechute» ou «stress», et il recevra un message pour l'aider.
La ligne téléphonique J'ARRÊTE ainsi que les services de Centres d'abandon du tabagisme sont également à la disposition des participants du programme qui souhaiteraient parler de vive voix avec quelqu'un.
Le programme «Aspire à mieux» a d'abord été déployé auprès de professionnels de la santé et des intervenants qui travaillent avec des jeunes qui vapotent. Il a déjà fait ses preuves. Parmi les 351 participants l'ayant essayé dans le cadre d'un projet pilote, 25 % de ceux qui ont terminé le programme ont affirmé avoir complètement cessé de vapoter pendant toute la durée du défi. «C'est un résultat très encourageant», a commenté Mme Lalonde. Le programme vient tout juste d'être élargi au grand public qui peut s'inscrire en ligne sur le site aspireamieux.ca.
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Katrine Desautels, La Presse Canadienne