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Turquie : les militants kurdes annoncent un cessez-le-feu après 40 ans d'insurrection

durée 23h59
1 mars 2025
La Presse Canadienne, 2024
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Par La Presse Canadienne, 2024

Les militants kurdes qui mènent une insurrection depuis 40 ans en Turquie ont déclaré un cessez-le-feu samedi, ce qui pourrait marquer un coup de pouce significatif au gouvernement du président Recep TaYyip Erdogan, deux jours après que leur chef emprisonné a appelé le groupe à désarmer.

L'annonce du Parti des travailleurs du Kurdistan, ou PKK, intervient dans le contexte de changements fondamentaux dans la région, notamment la reconfiguration du pouvoir dans la Syrie voisine après le renversement du président Bachar al-Assad, l'affaiblissement du mouvement militant Hezbollah au Liban et la guerre entre Israël et le Hamas à Gaza.

Le gouvernement n'a pas encore répondu en détail à la déclaration du PKK, mais le vice-président Cevdet Yilmaz a publié sur X qu'une «nouvelle phase a été franchie vers l'objectif d'une Turquie sans terrorisme. (...) Nous espérons que cette opportunité sera saisie, que cet effort sera conclu rapidement et avec succès.»

Le conflit entre la Turquie et le PKK a fait des dizaines de milliers de morts depuis son début en 1984. Le cessez-le-feu est le premier signe d'une avancée depuis l'échec des négociations de paix entre le PKK et Ankara à l'été 2015.

La déclaration du PKK a été publiée samedi par l'agence de presse Firat, un média proche du groupe. Elle fait référence au chef des insurgés, Abdullah Öcalan, emprisonné par la Turquie depuis 1999.

«Nous déclarons un cessez-le-feu effectif aujourd'hui pour ouvrir la voie à la mise en œuvre de l'appel du leader Apo à la paix et à une société démocratique. Aucune de nos forces n'entreprendra d'action armée à moins d'être attaquée», a-t-elle déclaré, faisant référence à Abdullah Öcalan par son surnom.

Un cessez-le-feu fait suite à une campagne de pression sur les Kurdes

Jeudi, une délégation de politiciens kurdes a annoncé l'appel d'Abdullah Öcalan au PKK de déposer les armes et de se dissoudre après lui avoir rendu visite sur son île-prison.

Dans son communiqué, le comité exécutif du PKK a déclaré que l’appel d’Abdullah Öcalan indiquait qu’un «nouveau processus historique a commencé au Kurdistan et au Moyen-Orient». Le Kurdistan désigne les régions de Turquie, d’Irak, de Syrie et d’Iran habitées par des Kurdes.

Tout en déclarant qu’il «se conformerait et mettrait en œuvre les exigences de l’appel de notre propre côté», le PKK a souligné que «la politique démocratique et les bases juridiques doivent également être propices au succès».

L’appel d'Abdullah Öcalan intervient alors que le principal parti politique pro-kurde de Turquie subit des pressions, plusieurs de ses maires ayant été démis de leurs fonctions ces derniers mois et remplacés par des personnes nommées par le gouvernement.

Le PKK a également appelé à ce qu’Abdullah Öcalan soit libéré de la prison d’Imrali, située dans la mer de Marmara, pour «diriger et exécuter personnellement» un congrès du parti qui conduirait les militants à déposer les armes.

L'initiative de paix entre l'État turc et le PKK, considéré comme une organisation terroriste par la Turquie et ses alliés occidentaux, a été lancée en octobre par le partenaire de coalition d'Erdogan, Devlet Bahceli, un homme politique d'extrême droite qui a suggéré qu'Abdullah Öcalan pourrait bénéficier d'une libération conditionnelle si son groupe renonçait à la violence et se dissolvait.

Recep Tayyip Erdogan a déclaré que le message d'Abdullah Ocalan était une «nouvelle phase» dans les efforts de paix en Turquie.

Andrew Wilks, The Associated Press