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Trudeau va en Pologne pour les 80 ans de la libération du camp d'Auschwitz-Birkenau

durée 08h07
26 janvier 2025
La Presse Canadienne, 2024
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4 minutes

Par La Presse Canadienne, 2024

OTTAWA — Le premier ministre Justin Trudeau s'envole dimanche vers la Pologne pour assister aux événements marquant le 80e anniversaire de la libération du camp de concentration d'Auschwitz-Birkenau.

Il se rendra sur le site du plus grand camp du régime nazi, où plus d'un million de personnes ont été assassinées pendant l'Holocauste.

Lundi, le monde marquera huit décennies depuis la libération d’Auschwitz, ces camps d’extermination nazis où plus d’un million de personnes, pour la plupart des juifs, ont été assassinées pendant la Seconde Guerre mondiale.

Tandis que les dirigeants du monde entier et les survivants d’Auschwitz se préparent à se rassembler au Mémorial et musée d’Auschwitz-Birkenau dans le sud de la Pologne, un nouveau sondage suggère qu’un nombre croissant de Canadiens croient que l’histoire de l’Holocauste a été exagérée.

L'enquête menée par la firme de sondages Léger au printemps dernier et commandé par l’Association des études canadiennes a révélé que 18 % des Canadiens, âgés de 18 à 24 ans, étaient d’accord avec la déclaration «Je pense que l’Holocauste était exagéré».

Parmi les Canadiens âgés de 25 à 34 ans, 15 % étaient d’accord avec cette affirmation.

Le sondage a été mené auprès de 1519 Canadiens entre le 17 et le 20 mai 2024. On ne peut attribuer une marge d’erreur sur une enquête par panel.

Un autre sondage Léger mené en février 2024, qui posait la même question, indiquait que 16 % des 18-24 ans étaient d’accord avec cette affirmation, tout comme 8 % des 25-34 ans.

Le nombre de Canadiens âgés de 35 à 44 ans qui sont d’accord avec cette affirmation est passé de 5 % à 8 % entre les enquêtes de février et de mai dernier, tandis que ce taux a grimpé de 4 % à 11 % parmi les Canadiens âgés de 45 à 54 ans.

Deborah Lyons, l'envoyée spéciale du Canada pour la préservation de la mémoire de l'Holocauste et la lutte contre l'antisémitisme, a déclaré dans une entrevue vendredi que le monde est confronté à un défi alors que le nombre de survivants de l’Holocauste continue de diminuer.

«Une histoire comme l’Holocauste est avant tout une histoire émotive. Il ne s’agit pas seulement des faits, mais aussi de la perte de ces survivants qui arrivent à la fin de leur vie. C'est particulièrement difficile pour nous. Il faut donc travailler sur de nouvelles façons d’aider les gens à comprendre l’histoire de l’Holocauste», a-t-elle expliqué.

Il y a un an, la Claims Conference, soit la Conférence sur les revendications matérielles juives contre l’Allemagne, publiait ce qu’elle appelait une étude démographique «sans précédent» sur les survivants de l’Holocauste, signalant que 245 000 personnes qui avaient survécu étaient toujours en vie. Près de la moitié des personnes décédées vivaient en Israël, et plus d’une personne sur six vivait aux États-Unis. À cette époque, 5800 survivants vivaient au Canada.

La plupart des survivants âgés de plus de 90 ans.

Le musée d’Auschwitz a annoncé qu’il attend environ 50 survivants pour assister à la cérémonie lundi.

La dernière visite de Mme Lyons au musée national d’Auschwitz a eu lieu en mai 2024 dans le cadre de la Marche des vivants. Il s’agit d’un événement axé sur l’étude de la Shoah et des racines de l’intolérance et de la haine.

«Je sais à quel point il est troublant d’être sur ce terrain où tant de gens ont souffert si sévèrement et que tant sont morts», a-t-elle déclaré.

«Mais c’est aussi un honneur d’être là pour représenter le Canada et la communauté juive.»

Déborah Lyons sera présente à l’événement en Pologne lundi aux côtés du premier ministre Justin Trudeau. Elle a dit que des survivants de l’Holocauste canadiens seront également présents.

La firme Léger et l’Association des études canadiennes ont également publié un sondage mené ce mois-ci pour déterminer où les Canadiens obtiennent de l’information sur l’Holocauste.

Le sondage a été mené après de 1578 Canadiens entre le 17 et le 19 janvier.

Dans cette enquête, 22 % des Canadiens de moins de 25 ans ont cité les sources en ligne comme principale source d’information sur l’Holocauste, plus que tout autre groupe d’âge.

Les films et les documentaires étaient la principale source d’information la plus courante dans toutes les tranches d’âge, citées par 34 % de tous les répondants.

Mme Lyons était encouragée par le fait que le sondage indique que 46 % de tous les répondants ont dit qu’ils étaient intéressés à en apprendre davantage sur l’Holocauste, l’intérêt étant plus élevé parmi les plus jeunes.

«Nous devons donc trouver des moyens d’aider les gens à comprendre l’histoire de l’Holocauste, même si ce n’est pas une expérience vécue», a-t-elle souligné.

Mme Lyons a fait état d’un fonds de 5 millions $ sur cinq ans que le gouvernement fédéral a lancé en décembre pour aider à promouvoir l’éducation sur l’Holocauste.

«Peu importe la façon de le faire, il s'agit d'instruire le public, que ce soit dans le cadre du système scolaire plus formel, par des films, des conférences ou encore à travers la musique ou de l’art.»

Selon Mme Lyons, l'aspect humain est essentiel pour éduquer les jeunes générations sur un acte de génocide qui a tué plus de 6 millions de Juifs.

«Ce qui est si convaincant et profondément troublant à propos de l’Holocauste, c’est qu’il s’est déroulé sur des jours, des semaines, des mois et des années de planification. Des êtres humains qui planifient la mort des autres par la mise en place de systèmes et d'infrastructures pour traiter des personnes comme nous le ferions pour le bétail», a déploré Mme Lyons.

«C’est une histoire incroyablement fascinante et bouleversante sur la façon dont nous perdons notre humanité. Je pense que nous devons à nos jeunes de trouver des façons nouvelles et différentes de s’assurer qu’ils entendent parler de l’Holocauste comme un moyen de leur propre apprentissage et de leur propre enrichissement personnel.»

David Baxter, La Presse Canadienne