Sommet du G7: Bannir Donald Trump serait irresponsable, suggère Justin Trudeau
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Par La Presse Canadienne, 2024
OTTAWA — Le premier ministre fédéral, Justin Trudeau, évite de dire que le président américain, Donald Trump, devrait être banni du prochain sommet des dirigeants du G7 qui doit avoir lieu au Canada, comme le chef néo-démocrate, Jagmeet Singh, l'a fait.
M. Trudeau a laissé entendre, jeudi, que ce chef de parti d'opposition a été irresponsable dans ses propos.
«Je pense que c'est très facile pour des politiciens de dire tout ce qu'ils veulent même si ce n'est peut-être pas une approche raisonnable ou responsable. Il y a beaucoup de ça qui coure dans le monde ces jours-ci», a-t-il dit en point de presse dans le quartier Rosemont, à Montréal.
Le premier ministre a ajouté qu'il ne «joue(rait) pas à ce jeu-là».
La veille, M. Singh a, après avoir qualifié M. Trump de «fasciste», affirmé que le locataire de la Maison-Blanche devrait être banni du sommet prévu en juin à Kananaskis, en Alberta.
«Je ne comprends pas pourquoi on laisserait Donald Trump venir au G7 au Canada», a-t-il dit au cours de son propre passage à Montréal.
«Il menace notre souveraineté et il n’a aucun respect pour nous et les institutions. Ces rencontres devraient se concentrer sur comment on va résister à Donald Trump», a fait valoir le chef néo-démocrate.
Jeudi, à quelques jours du moment où M. Trump promet de mettre à exécution sa menace d'imposer au Canada des droits de douane de 25 %, M. Trudeau a assuré que son gouvernement travaille «jour et nuit» pour l'en dissuader.
Il avait convié la presse dans un pavillon du Jardin botanique pour annoncer la signature d'une entente visant à créer des emplois à Qikiqtani, au Nunavut, et à assurer la gestion des terres et des eaux par les Inuits.
Il était accompagné, pour l'occasion, par Natan Obed, président de l'Inuit Tapiriit Kanatami, et par Olayuk Akesuk, le président de l'Association inuite du Qikiqtani.
Ottawa prévoit des contributions de 200 millions $ pour cette entente intitulée «Accord sur les sinaa». « En inuktitut, le terme ''sinaa'' signifie ''la lisière de la banquise'', là où la mer libre rencontre la mer gelée, devenant ainsi un dynamique écosystème de la vie marine», précise le bureau du premier ministre dans son communiqué sur l'annonce faite par M. Trudeau.
La région de Qikiqtani est un habitat pour plusieurs espèces de la biodiversité canadienne, notamment d'ours polaires et de baleines.
Une enveloppe de 70 millions $ est aussi prévue dans le cadre de l'accord, ce financement venant de «donateurs philanthropiques du Canada et du monde entier».
«On s’attend à ce que ces investissements attirent 318 millions $ au cours des 15 prochaines années dans la région de Qikiqtani», a soutenu le bureau du premier ministre, toujours dans son communiqué.
L'entente lie le gouvernement du Canada à l’Association inuite du Qikiqtani ainsi que les organisations The Pew Charitable Trusts et Aajuraq Conservation Fund Society.
«L’accord permettra également de faire progresser de manière considérable l’objectif de conserver 30 % des océans du pays d’ici à 2030, ajoutant une contribution supplémentaire de 3,68 % aux écosystèmes aquatiques du Canada», peut-on également lire dans le communiqué.
- Avec la collaboration de Pierre Saint-Arnaud, à Montréal
Émilie Bergeron, La Presse Canadienne