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Services de garde: la présidente de la FIPEQ quitte son poste

durée 09h30
20 octobre 2024
La Presse Canadienne, 2024
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Par La Presse Canadienne, 2024

MONTRÉAL — Figure de proue des travailleuses syndiquées dans les services de garde, Valérie Grenon, présidente de la Fédération des intervenantes en petite enfance (FIPEQ), quitte son poste.

La fédération affiliée à la CSQ représente 9000 travailleuses dans les services de garde en milieu familial et 3000 dans les Centres de la petite enfance (CPE).

Mme Grenon quitte, en fait, au beau milieu d'une négociation amorcée depuis quelques mois avec Québec pour renouveler l'entente collective des responsables de services de garde en milieu familial et renouveler la convention collective de ses membres dans les CPE.

Elle ne quitte pas en claquant la porte. Elle quitte pour occuper un autre poste à la Centrale des syndicats du Québec (CSQ), comme conseillère. Elle quitte parce que l'élan est donné et que la relève est assurée et entre bonnes mains, a-t-elle confié en entrevue avec La Presse Canadienne.

«Beaucoup de batailles, beaucoup de gains, de luttes, de victoires pour les membres. Donc, je quitte très fièrement, avec le sentiment du devoir accompli, suite à ces 11 années-là à la FIPEQ», dont huit à la présidence, a lancé Mme Grenon.

Sa successeure est Anne-Marie Bellerose, qui était secrétaire-trésorière à la FIPEQ et qui connaît donc bien les enjeux.

Le syndicalisme des travailleuses dans les services de garde a souvent dû recourir à des moyens de pression dans le passé. Il y a pourtant pénurie de travailleuses en ce domaine et, en plus, Québec veut créer des milliers de places dans le réseau pour répondre à la demande.

«Est-ce qu'ils essaient de rabaisser les métiers de femmes? Est-ce que ce sont les métiers typiquement féminins qui ont plus de difficulté à se faire reconnaître? Souvent, c'est là que les salaires sont plus bas. Il va falloir trouver des solutions pour qu'on se fasse entendre peut-être aussi fort que les syndicats d'hommes», s'exclame Mme Grenon.

Les présentes négociations de la FIPEQ s'annoncent encore corsées, alors que les deux groupes de syndiquées — dans les CPE et dans les garderies en milieu familial — ont déjà adopté des mandats de «grève progressive», prévoyant d'abord des ouvertures plus tardives du service de garde.

«La situation peut s'améliorer. Il faut que le gouvernement de la CAQ mette en priorité la petite enfance. Il a réglé le secteur public, tant mieux. Il a réglé les infirmières. Là, il va falloir qu'il relève ses manches et qu'il mette en priorité la petite enfance», plaide Mme Grenon.

Sa successeure renchérit. «C'est très difficile de faire bouger ce gouvernement. On dirait que la seule façon de leur montrer qu'on est persévérante, qu'on est battante, et qu'on va aller jusqu'au bout, c'est de déclencher les moyens de pression», ajoute Mme Bellerose.

Pourtant, «personne n'a envie de faire la grève, que ce soit les RSE (responsables de services éducatifs) en milieu familial ou les intervenantes en CPE. Mais si c'est la seule façon qu'on a de se faire entendre, et bien qu'il sache que nous le ferons et nous serons là pour mener la bataille», prévient Mme Bellerose.

Lia Lévesque, La Presse Canadienne