San Antonio et Détroit figurent parmi les villes américaines les plus vulnérables


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Par La Presse Canadienne, 2024
OTTAWA — San Antonio, Détroit et Kansas City sont les trois villes américaines les plus vulnérables à une guerre commerciale, selon une nouvelle étude de la Chambre de commerce du Canada.
L'étude publiée jeudi a porté sur 41 villes américaines afin de déterminer lesquelles sont les plus dépendantes du commerce avec le Canada.
Le rapport indique que les villes américaines fortement liées au commerce avec le Canada et le Mexique sont exposées à des «risques économiques importants» liés aux droits de douane imposés sur les marchandises américaines en réponse à la guerre commerciale du président américain Donald Trump.
Une étude publiée par la Chambre en février indique que Calgary, Saint-Jean (Nouveau-Brunswick) et Windsor (Ontario) sont les villes canadiennes les plus durement touchées par les droits américains.
Le dernier rapport sur les villes américaines indique que Chicago, Détroit et Houston sont les plus importantes exportatrices vers le Canada en valeur. Houston a exporté 18 milliards $ vers le Canada en 2023.
Détroit et Laredo, au Texas, affichent le ratio d'intensité des exportations le plus élevé, soit 5 %. Ce ratio mesure la valeur de leurs exportations vers le Canada en pourcentage de leur PIB.
L'étude indique que San Antonio, qui abrite les industries de l'automobile, de l'aérospatiale et du raffinage du pétrole, est la ville américaine la plus vulnérable, car près de la moitié de ses exportations sont destinées au Canada.
Détroit arrive en deuxième position, selon l'étude, car son industrie automobile est «profondément intégrée» au Canada, en particulier à l'Ontario. Le rapport indique que le Michigan et l'Ontario forment «l'une des chaînes d'approvisionnement automobile les plus interconnectées dans le monde», produisant environ 22 % des véhicules nord-américains.
Kansas City, au Missouri, qui possède une importante usine d'assemblage automobile et exporte des produits chimiques et agroalimentaires, figure également parmi les villes américaines les plus vulnérables, car 40 % de ses exportations totales sont destinées au Canada.
Donald Trump a signé mercredi un décret imposant à partir de la semaine prochaine des droits de douane de 25 % sur toutes les importations automobiles aux États-Unis. Cependant, la forte intégration de l'industrie nord-américaine crée une certaine confusion quant à l'impact de ces droits sur le secteur automobile canadien.
Une fiche d'information fournie par la Maison-Blanche indique que les automobiles importées dans le cadre de l'Accord commercial Canada-États-Unis-Mexique ne seront assujetties à des droits de douane que sur la valeur du contenu non fabriqué aux États-Unis, et que certaines pièces automobiles bénéficieront probablement de reports de droits.
Plus tôt ce mois-ci, le président a imposé des droits de douane de 25 % sur toutes les importations d'acier et d'aluminium aux États-Unis, y compris les produits canadiens.
Les villes en bas de liste comprennent Miami, Austin, au Texas, et San José et San Diego, en Californie.
Le rapport indique que les villes classées plus bas sur cette liste sont probablement moins dépendantes du commerce canadien, car «leurs économies locales commercent davantage avec d’autres pays, sont plus diversifiées ou orientées vers le secteur des services». «La vigueur des relations d’une région métropolitaine avec le Canada est en partie due à la géographie, car les régions métropolitaines du nord sont mieux classées, mais les réseaux ferroviaires, les ports et les autoroutes interconnectés expliquent pourquoi certaines régions métropolitaines du sud ont des échanges commerciaux plus intenses», pointe le rapport.
Il indique aussi que, selon les données de 2023, la dépendance moyenne des exportations américaines envers le Canada est de 18 %, comparativement à une dépendance globale du Canada envers les États-Unis de 75 %.
«Quelle que soit l’issue des négociations sur les tarifs douaniers pour des produits comme l’acier, le pétrole et les voitures, la proximité et les relations entre les entreprises nord-américaines, forgées sur plus d’un demi-siècle, devraient l’emporter sur toute autre considération», soutient le rapport, soulignant que plus d'un million d'emplois américains dépendent des exportations vers le Canada.
— Avec des informations de Kelly Geraldine Malone à Washington
Catherine Morrison, La Presse Canadienne