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Reine Elizabeth: l'Association hôtelière invite la CSN à faire des compromis

durée 15h33
22 avril 2025
La Presse Canadienne, 2024
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Temps de lecture   :  

3 minutes

Par La Presse Canadienne, 2024

MONTRÉAL — L'Association hôtelière du Grand Montréal invite les négociateurs de la CSN à faire des compromis pour régler le conflit de travail à l'hôtel Fairmont Le Reine Elizabeth, au centre-ville de Montréal, qui dure depuis plusieurs mois.

Au cours d'une rencontre avec la presse, mardi, l'association a déploré le fait que le conflit nuit au plus grand hôtel du Québec, qui compte 950 chambres, ainsi qu'à toute l'industrie touristique de Montréal.

Il y a à la fois une grève et un lock-out au Reine Elizabeth, touchant quelque 600 travailleurs.

La Fédération du commerce, affiliée à la CSN, a confirmé qu'une vingtaine d'hôtels, sur les 30 qui participaient à sa négociation coordonnée, étaient parvenus à une entente.

Par cette façon de faire, ce sont les syndicats concernés de la Fédération du commerce qui coordonnent leurs négociations entre eux. La fédération vise à obtenir un premier règlement avec un hôtelier, puis cherche à en généraliser les paramètres dans les autres hôtels, même s'il s'agit d'employeurs différents. Dans ce cas-ci, la première entente de principe avait été conclue au Hilton de Laval, en septembre 2024.

Le litige

Selon la fédération syndicale, si le Fairmont Reine Elizabeth n'a toujours pas réglé, c'est parce qu'il a recours plus que d'autres aux agences de placement de personnel — ce qui l'irrite.

Le directeur général de l'hôtel, David Connor, confirme qu'il a recours à des agences, mais note qu'il n'a guère le choix, vu la taille de l'hôtel et le degré d'occupation des chambres, qui varie d'un mois à l'autre. Il assure que ce recours aux agences est déjà encadré dans la convention collective. Malgré tout, il affirme avoir offert à la CSN de porter à 0 % le recours aux agences de placement en 2028.

Malgré cette offre, il n'y a toujours pas eu d'entente entre les parties. M. Connor assure que l'hôtel est prêt à accepter les autres paramètres qui ont été acceptés dans les autres hôtels participant à cette négociation coordonnée.

La présidente-directrice générale de l'Association hôtelière du Grand Montréal, Dominique Villeneuve, soutient que plutôt que d'adopter une approche de compromis, la fédération de la CSN a «une approche de surenchère».

«Il est important de souligner que les employés du Fairmont le Reine Elizabeth bénéficient déjà des conditions salariales les plus avantageuses de l'industrie hôtelière du Québec. À titre d'exemple, le taux horaire de base actuel pour les préposés aux chambres est de 28 $ de l'heure, alors que l'échelle salariale provinciale pour ce même poste se situe plutôt autour de 19 $ à 21 $. Avec l'accord proposé, ces mêmes préposés de chambres percevraient un peu plus de 31 $ de l'heure pour l'année en cours. Ce sont d'excellentes conditions de travail», a fait valoir Mme Villeneuve.

À la Fédération du commerce, Michel Valiquette, responsable du secteur de l'hôtellerie, a répliqué: «comment le Reine Elizabeth peut-il dénoncer la longueur d'un conflit qu'il a lui-même créé? Faut-il lui rappeler qu'il a jeté ses 600 salarié(e)s à la rue le 20 novembre dernier. Les travailleurs et les travailleuses sont en lock-out depuis cinq mois».

«Si le Reine Elizabeth et l'Association hôtelière du Grand Montréal veulent vraiment régler, qu'ils répondent favorablement à la proposition que nous leur avons faite il y a quelques semaines. Le Reine Elizabeth doit s'engager, comme tous les grands hôtels montréalais de la négociation coordonnée, à se débarrasser des agences de placement. La hauteur du règlement est connue. Ça fait longtemps que ce conflit aurait pu être réglé si l'employeur lâchait sa campagne antisyndicale féroce», a tonné M. Valiquette.

La négociation au Fairmont Le Reine Elizabeth a été particulièrement ardue. Le Tribunal administratif du travail a été appelé à se pencher sur le dossier à quelques occasions, tant à la demande du syndicat qu'à celle de l'employeur.

Lia Lévesque, La Presse Canadienne