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Québec vise à diminuer les cas d'alzheimer en misant sur la prévention en santé

durée 11h48
25 février 2025
La Presse Canadienne, 2024
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Par La Presse Canadienne, 2024

MONTRÉAL — Québec a espoir de réussir à diminuer le nombre de cas de maladie d'Alzheimer et d'autres troubles neurocognitifs en misant entre autres sur la promotion de la santé et la prévention. C'est l'un des objectifs phares de la Politique québécoise sur la maladie d’Alzheimer et les autres troubles neurocognitifs, présentée mardi matin par la ministre responsable des Aînés, Sonia Bélanger.

Dans le document d'une soixantaine de pages, on souligne que cet objectif est réaliste et réalisable, malgré le vieillissement de la population. On y explique que l’incidence a commencé à diminuer de 25 % depuis 20 ans dans les pays développés et à hauts revenus. Si le Québec réussissait à performer aussi bien, on estime qu'environ 11 500 Québécois par année éviteraient ces maladies.

«Le nombre absolu de personnes vivant avec l’une de ces maladies a tout de même augmenté malgré la diminution de l’incidence, en raison de la croissance du nombre de personnes aînées», indique la politique nationale.

«Ça va augmenter, mais peut-être moins qu'on pense si (on mise sur la) prévention et (la) promotion de la santé, (et avec le) potentiel de médicaments d'ici 5 à 10 ans. Et avec l'ensemble des interventions, oui, il y a un espoir important que ça va peut-être même diminuer, mais pas si on est passif», a fait valoir en point de presse le médecin de famille et gériatre Dr Howard Bergman.

L'amélioration des conditions de vie, la hausse des taux de scolarité, la baisse du tabagisme y sont pour quelque chose dans la diminution des cas des pays développés. Les efforts de prévention et de traitement de l’hypertension artérielle, du diabète et des troubles de cholestérol ont aussi un effet positif sur la prévalence des cas de maladie d'Alzheimer ou troubles cognitifs.

La ministre Bélanger a expliqué que pour atteindre ses objectifs, le gouvernement mise beaucoup sur le renforcement des services de première ligne. «Ça, c'est extrêmement important. Donc, meilleur dépistage, prise en charge, accompagnement... on a parlé des infirmières pivots, mais tout le rôle des pharmaciens, des travailleurs sociaux, des psychologues autour des médecins de famille, c'est important. Ça existe, mais il faut renforcer ça», affirme-t-elle.

Dans sa Politique nationale sur la maladie d’Alzheimer, le gouvernement reconnaît que l'accès à un médecin de famille, à une infirmière praticienne spécialisée (IPS) et aux équipes des cliniques de première ligne représente un défi, en particulier pour les patients avec un diagnostic de maladie d’Alzheimer ou d’un autre trouble neurocognitif qui ont besoin d’un suivi.

Selon l’Institut national d’excellence en santé et en services sociaux, 8 % des Québécois ayant reçu un diagnostic de maladie d’Alzheimer ou d’un autre trouble neurocognitif ne sont pas inscrits auprès d’un médecin de famille, mais ce chiffre pourrait être beaucoup plus grand puisque les personnes sans médecin de famille ont souvent un accès plus limité aux évaluations cognitives et au diagnostic.

L'un des axes de la politique nationale vise justement à assurer un meilleur suivi auprès de ces patients. Le Dr Bergman a partagé son souhait que dans 10 ans personne ne soit perdu ou ne se sente perdu dans le parcours de soin. Il a indiqué qu'à l'heure actuelle, la continuité des soins dans les groupes de médecine de famille (GMF) et les services à domicile constitue un défi.

Parmi les objectifs de la politique nationale, Québec veut reconnaître la maladie d’Alzheimer et les autres troubles neurocognitifs comme une des conditions prioritaires pour obtenir une inscription à un médecin de famille ou à une IPS.

Il souhaite également simplifier le processus d’inscription aux différents guichets d’accès à un médecin, à une IPS ou à une clinique de première ligne pour les personnes vivant avec la maladie d’Alzheimer ou un autre trouble neurocognitif.

Le contenu en santé de La Presse Canadienne obtient du financement grâce à un partenariat avec l’Association médicale canadienne. La Presse Canadienne est l’unique responsable des choix éditoriaux.

Katrine Desautels, La Presse Canadienne