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Polytechnique Montréal reçoit un don de 50 M$ pour stimuler l'innovation

durée 04h00
17 mars 2025
La Presse Canadienne, 2024
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2 minutes

Par La Presse Canadienne, 2024

MONTRÉAL — L'homme d'affaires et philanthrope québécois Pierre Lassonde, qui fait un don de 50 millions $ à une université montréalaise pour la création d'un institut dédié à l'innovation de rupture, affirme qu'il n'a jamais été aussi important d'investir dans les talents locaux.

Le don de Pierre Lassonde à Polytechnique Montréal, qui sera officiellement annoncé lors d'un événement lundi, intervient alors que le Canada se trouve au cœur d'une guerre tarifaire avec les États-Unis, son principal partenaire commercial et allié.

M. Lassonde estime que le Canada s'était habitué à sa dépendance envers les États-Unis, une relation que le président américain Donald Trump a complètement bouleversée depuis son arrivée au pouvoir en janvier.

Diplômé de Polytechnique et expert en mines et métaux précieux, M. Lassonde préside le conseil d'administration de l'école. Son nom de famille orne déjà plusieurs pavillons de l'établissement grâce à des dons antérieurs. L'école de génie, affiliée à l'Université de Montréal, a décrit ce don de 50 millions $ comme le plus important de son histoire.

Pierre Lassonde a expliqué que l'idée lui est venue en parcourant les laboratoires et en discutant avec les professeurs et les étudiants. Il a décelé un potentiel inexploité, dû en partie au manque de fonds.

L'innovation de rupture est un processus par lequel un nouveau produit ou service, souvent de conception plus simple ou moins sophistiquée, cible initialement un marché spécifique, puis remplace progressivement, voire à terme, le produit existant.

M. Lassonde espère également inciter d'autres personnes à fournir les moyens financiers nécessaires pour contribuer à la création de projets d'avenir. Bien que les Québécois aient commencé, au cours des dernières décennies, à investir davantage dans l'enseignement supérieur, il estime qu'il est possible d'en faire davantage.

Selon lui, un problème récurrent dans les universités canadiennes est qu'elles ne possèdent pas le modèle philanthropique des universités américaines.

Oussama Moutanabbir, professeur à Polytechnique, a indiqué que le nouvel institut se concentrera principalement sur le développement de technologies pour répondre aux problèmes immédiats.

M. Moutanabbir a cité l'exemple de l'imagerie médicale et du cancer : développer une technologie permettant de détecter les premiers petits amas de cellules tumorales apparaissant dans l'organisme et de tester le plus grand nombre de patients possible.

La technologie actuelle nécessite l'exposition aux rayons X à forte dose pour les personnes vulnérables. L'idée est donc de créer un nouvel outil plus petit et utilisable avec une exposition beaucoup plus faible. Cela implique de repartir de zéro.

Être tourné vers l'avenir signifie également investir dans les jeunes esprits, a soutenu M. Moutanabbir.

M. Lassonde s'est dit préoccupé par les récentes mesures limitant le nombre d'étudiants internationaux venant au Québec. Le mois dernier, la province a annoncé qu'elle délivrerait 20 % de certificats d'admission de moins aux étudiants étrangers cette année par rapport à l'année dernière.

Il a souligné que les deux tiers des candidats au doctorat à Polytechnique sont des étudiants internationaux et qu'il n'y a pas assez de Québécois pour répondre à la demande.

Sidhartha Banerjee, La Presse Canadienne