Pierre Poilievre ne pourra jamais tenir tête à Trump, croit Mark Carney


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Par La Presse Canadienne, 2024
MONTRÉAL — Dans la dernière ligne droite de la course à la chefferie du Parti libéral du Canada (PLC), Mark Carney a tenu un rassemblement militant jeudi soir à Montréal. Il s'est attaqué au chef conservateur, le présentant comme un politicien qui aurait du mal à s'opposer aux menaces du président américain.
«On ne peut pas changer Donald Trump. Et une personne qui le vénère comme Pierre Poilievre ne lui tiendra jamais tête. Et une personne qui croit que le Canada est brisé ne fera jamais passer le Canada en premier», a affirmé le favori présumé pour la direction du PLC, dans un discours prononcé essentiellement en français.
«Avec lui, tout sera sur la table. Pierre Poilievre, c'est la mauvaise personne au pire moment», a-t-il poursuivi devant une foule de partisans réunis au Club Soda.
L'ancien gouverneur des Banques du Canada et de l'Angleterre a soutenu que son parcours l'a préparé à affronter cette crise commerciale avec les États-Unis, s'il est élu chef dimanche et devient premier ministre.
Il a d'ailleurs salué la riposte du gouvernement fédéral aux droits de douane imposés par Washington sur les produits canadiens. Quelques heures plus tôt, Donald Trump a signé un décret visant à suspendre certains nouveaux droits de douane sur le Canada et réduire les prélèvements sur la potasse à 10 %.
Avant son entrée sur scène, les ministres libéraux Mélanie Joly et Steven Guilbeault ont mis la table, s'en prenant aussi à l'approche du chef du Parti conservateur du Canada, sans toujours le nommer, et l'opposant à celle de Mark Carney.
«Au Québec, on ne veut rien savoir de la cassette MAGA. Au Québec, on ne veut pas être une marionnette des États-Unis. Puis au Québec, on ne veut pas être à la solde du sud de la frontière.»
«Pour nous défendre contre les menaces américaines, on a besoin de (...) quelqu'un de calme, quelqu'un de compétent, quelqu'un qui a un bon tempérament et qui va être capable de gérer le président Trump plutôt que de l'imiter», a déclaré Mme Joly avant de présenter l'aspirant chef
Des militants interrogés par La Presse Canadienne ont indiqué appuyer M. Carney parce qu'il représente «l'homme de la situation» face au locataire de la Maison-Blanche.
«Avec ce que Trump fait, on a besoin de quelqu'un de plus fort et d'une tête reposée. Puis Mark Carney, c'est ce qu'il incarne parce que, c'est un économiste, un très bon économiste, qui a travaillé avec les conservateurs et avec les libéraux», a dit Gerry Felden, qui se présente comme un ancien militant néo-démocrate.
Au cours de la campagne à la direction du PLC, M. Carney a essuyé des critiques concernant ses lacunes en français, qui a montré lacunes. En mêlée de presse, jeudi soir, Mme Joly et M. Guilbeault ont défendu sa maîtrise de la langue de Molière.
«Tous ceux qui ont prêté attention au français de M. Carney verront qu'il a fait d'énormes progrès. Un certain nombre de ses collaborateurs qui l'accompagnent ne lui parlent qu'en français», a affirmé M. Guilbeault.
Le gagnant de la course à la course à la succession de Justin Trudeau sera annoncé lors d'un événement à Ottawa dimanche. Les autres candidats sont l'ancienne ministre des Finances Chrystia Freeland, l'ancienne leader parlementaire Karina Gould et l'homme d'affaires montréalais Frank Baylis.
Frédéric Lacroix-Couture, La Presse Canadienne