Peine de prison à vie pour le deuxième tueur à gages de Ripudaman Singh Malik

NEW WESTMINSTER — Les deux tueurs à gages qui ont tué Ripudaman Singh Malik à Surrey, en Colombie-Britannique, il y a près de trois ans, ont tous deux été condamnés à la prison à vie, mais le fils de M. Malik affirme que le parcours de la famille ne prendra fin que lorsque ceux qui ont engagé les tueurs seront également traduits en justice.

Debout devant la Cour suprême de la Colombie-Britannique à New Westminster, Jaspreet Singh Malik a déclaré aux journalistes qu'ils n'avaient pas reçu beaucoup d'informations de la police depuis «un certain temps» et qu'ils exhortaient la Gendarmerie royale du Canada (GRC) à poursuivre l'enquête.

José Lopez a été condamné vendredi à la prison à vie sans possibilité de libération conditionnelle avant 20 ans.

Un exposé conjoint des faits dans cette affaire indique que lui et Tanner Fox ont été «embauchés et payés» pour commettre le meurtre. Mais la police et les procureurs n'ont pas révélé qui, selon eux, a ordonné le meurtre.

Fox a également été condamné à la prison à vie sans possibilité de libération conditionnelle avant 20 ans en janvier.

Les tueurs à gages, qui avaient tous deux une vingtaine d'années au moment du meurtre en 2022, ont été initialement accusés de meurtre au premier degré, mais ont ensuite admis un meurtre au deuxième degré.

Le juge Terence Schultes a indiqué lors de l'audience de vendredi que les facteurs atténuants pour déterminer l'éligibilité de Lopez à une libération conditionnelle de 20 ans comprenaient son jeune âge au moment du meurtre ainsi que sa réponse à l'accusation.

Le juge a également noté que Lopez bénéficie du soutien de sa mère et de ses sœurs.

Le juge Schultes a mentionné que les facteurs aggravants comprenaient la nature publique du meurtre, le degré de planification impliqué, qui comprenait des déguisements et une «reconnaissance», et le fait que Ripudaman Singh Malik était «sans défense» lorsqu'il a été assassiné.

Le juge a également souligné le motif de gain financier et le casier judiciaire de Lopez, qui comprend des condamnations pour agression en 2019.

Le juge Schultes a noté que Lopez avait agressé Fox lors d'une audience antérieure, qualifiant cela d'«événement des plus regrettables» qui montrait que Lopez agissait parfois encore «selon des impulsions qui le font sortir des normes de comportement civilisé».

Le juge a toutefois souligné que l'agression au tribunal n'avait pas été présentée comme un facteur aggravant dans la condamnation de Lopez et qu'il ne la traiterait pas de cette façon.

Les peines infligées aux deux hommes étaient conformes aux recommandations conjointes des avocats de la défense et de la Couronne.

Un parcours mouvementé

L'avocate de la défense Alice Vo a déclaré à l'audience que Lopez était né au Manitoba et avait brièvement vécu au Texas, avant que sa famille ne déménage dans les Basses-terres continentales de la Colombie-Britannique.

Elle a avancé qu'il changeait fréquemment d'école, perdant à plusieurs reprises des amis et recommençant à zéro, ce qui a entraîné de l'anxiété et des conflits.

Lopez a quitté la maison familiale à l'âge de 15 ans, mais a renoué avec sa famille lorsque son père est tombé malade et est décédé plus tard lorsque Lopez avait 17 ans, a-t-elle précisé.

Elle a ajouté que Lopez était «sincèrement désolé» pour son rôle dans le meurtre de Ripudaman Singh Malik.

Le fils de la victime, Jaspreet Singh Malik, a souligné que la famille souhait le «meilleur pour tout le monde» en vertu de leur religion sikhe, y compris les hommes qui ont tiré sur son père.

«Il ne s'agit pas de punir M. Fox et M. Lopez. Il s'agit de leur souhaiter bonne chance. Ce sont deux jeunes hommes qui sont tombés si loin des sentiers battus, a-t-il expliqué. Aucune peine ne pourra jamais effacer ce qui s'est passé».

Fox et Lopez ont tiré sur Ripudaman Singh Malik sept fois, dont six fois dans la tête et le cou. Des photographies montrent la Tesla rouge de Malik avec ses vitres brisées.

Sundeep Kaur Dhaliwal, la belle-fille aînée de Ripudaman Singh Malik, a fait une déclaration sur l'impact de la victime avant la condamnation de Lopez vendredi, lui disant directement qu'il «a permis à quelqu'un de vous embaucher pour enlever le grand-père de mes enfants».

L'avocat de la Couronne Matthew Stacey a indiqué lors de l'audience que Ripudaman Singh Malik, un ancien suspect dans les attentats d'Air India de 1985, a été tué lors d'une «exécution publique de sang-froid» par de multiples coups de feu tirés dans un lieu public, mettant en danger les passants dans la communauté.

En 2005, Ripudaman Singh Malik a été acquitté par la Cour suprême de la Colombie-Britannique avec son coaccusé, Ajaib Singh Bagri, des accusations liées aux attentats à la bombe visant deux avions d'Air India qui ont tué 331 personnes en juin 1985. Il s'agit de l'attaque terroriste la plus grave du Canada.

Une bombe a explosé au-dessus de l'océan au large de l'Irlande, tuant les 329 personnes à bord, tandis que la deuxième bombe a explosé à l'aéroport de Narita au Japon, tuant deux manutentionnaires de bagages.

Un rapport du gouvernement canadien de 2005 a conclu que les attentats à la bombe avaient été perpétrés par des séparatistes sikhs khalistans au Canada, dont le fabricant de bombes Inderjit Singh Reyat, qui a été reconnu coupable d'homicide involontaire.

Jaspreet Singh Malik a affirmé que l'héritage de son père a été injustement terni depuis.

Le meurtre de son père a instillé la peur chez les membres de la famille, a-t-il ajouté vendredi.

«Vous promenez le chien et une voiture arrive dans la rue, et vous commencez à vous demander qui est dans la voiture ? a-t-il mentionné. Personne ne devrait ressentir cela.»

Il a également suggéré que des éléments de l'affaire s'étendent au domaine politique, affirmant que la question de savoir si le gouvernement indien aurait pu être impliqué est «une très bonne question à poser à la GRC».

Brenna Owen, La Presse Canadienne