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Ottawa s'excusera pour le massacre de chiens au Nunavik

durée 16h49
8 novembre 2024
La Presse Canadienne, 2024
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Par La Presse Canadienne, 2024

OTTAWA — Le gouvernement fédéral présentera des excuses aux Inuits du Nunavik pour le massacre de chiens de traîneau entre le milieu des années 1950 et la fin des années 1960.

Dans son discours d'ouverture à la réunion du comité de partenariat entre les Inuits et la Couronne à Ottawa vendredi, le ministre des Relations Couronne-Autochtones Gary Anandasangaree a déclaré que le gouvernement se préparait à présenter des excuses au Nunavik, la région inuite du nord du Québec.

La date exacte de la présentation des excuses n'est pas encore finalisée, mais pourrait arriver dès la fin du mois.

Le ministre Anandasangaree a déclaré à la salle que les excuses n'effaceront pas le passé, mais qu'elles apporteront un peu de réconfort aux survivants au moment où le gouvernement tente de reconstruire «cette relation très importante».

Pendant des années, la Société Makivik, qui représente les Inuits du Nunavik, a fait pression pour que les gouvernements fédéral et provincial reconnaissent les dommages causés par le massacre des chiens, en plus de la réparation des dommages.

La province de Québec a déjà présenté des excuses pour son rôle dans les massacres.

Selon un rapport de 2010 rédigé par Jean-Jacques Croteau, juge à la retraite de la Cour supérieure du Québec, les policiers de la Sûreté du Québec ont tué plus de 1000 chiens «sans tenir compte de leur importance pour les familles inuites».

Le rôle du gouvernement fédéral dans cette affaire, selon M. Croteau, a été de ne pas intervenir ou de ne pas condamner ces actes.

«Les agents et fonctionnaires fédéraux n’ont pas su intervenir au nom du gouvernement du Canada en sa qualité de fiduciaire lorsque les agents et fonctionnaires du gouvernement du Québec ont poussé leurs opérations à l’extrême», a écrit M. Croteau dans son rapport.

«Sans enquête et sans demander aux propriétaires quelle était l’importance des chiens qu’ils voulaient tuer, sans se demander si les chiens qu’ils voulaient tuer constituaient un danger réel, sérieux et actuel pour la population.»

En 2011, le premier ministre du Québec de l’époque, Jean Charest, a présenté des excuses officielles aux Inuits du Nunavik pour le rôle de la province et a conclu un accord avec Makivik pour 3 millions de dollars destinés à promouvoir et à protéger la langue et la culture inuites. En 2019, le gouvernement fédéral a présenté ses excuses aux Inuits du Nunavut pour le rôle de la GRC dans l'abattage de chiens de traîneau dans cette région.

Un rapport final de la Commission de vérité du Qikiqtani sur la question a révélé que des centaines de chiens avaient été abattus par la GRC par crainte de chiens en liberté ou de la propagation de maladies.

Nick Murray et Alessia Passafiume, La Presse Canadienne