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Nettoyer des laboratoires clandestins peut être dangereux et coûteux

durée 14h20
22 décembre 2024
La Presse Canadienne, 2024
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Temps de lecture   :  

3 minutes

Par La Presse Canadienne, 2024

Les laboratoires clandestins où sont fabriquées de nouvelles drogues s'agrandissent, deviennent plus complexes. Quand ils sont démantelés, ils laissent des déchets toxiques qui peuvent se révéler coûteux et dangereux à éliminer.

Dans la seule province de la Colombie-Britannique, la GRC a dépensé plusieurs millions de dollars au cours des cinq dernières années pour éliminer les produits chimiques découverts dans des laboratoires clandestins. Toutefois, une partie de la facture du nettoyage est laissée aux propriétaires d'immeuble qui souvent se tournent vers des entreprises privées.

L'Association des courtiers immobiliers de la Colombie-Britannique juge qu'il est nécessaire d'adopter des règles pour qu'un ancien emplacement d'un laboratoire soit assaini.

Dean May, le copropriétaire d'une de ces entreprises privées, raconte que la fabrication de drogues synthétiques, comme le fentanyl et les métamphétamines, nécessite des produits chimiques qui peuvent être plus toxiques que la culture de marijuana et plus rapides à mettre en place. Cela signifie qu'il est plus facile pour un locataire de transformer un local en laboratoire sans que le propriétaire le sache.

«On peut transformer une maison en laboratoire dans l'intervalle de quelques jours. Cela nécessite plus de temps d'établir une culture de marijuana», souligne-t-il.

Le sergent d'état-major Derek Westwick, qui dirige l'Équipe de lutte et d'intervention contre les laboratoires clandestins (ÉLILC) de la GRC en Colombie-Britannique, mentionne que l'essor des laboratoires de fentanyl a contribué à une utilisation plus grande de produits toxiques.

Dans ces circonstances, ces produits peuvent même faire fondre l'équipement de protection des agents.

Quand une équipe pénètre dans une propriété, ils portent des appareils respiratoires semblables à ceux des pompiers. Les vêtements de protection sont attachés aux bottes et aux gants par des rubans fabriqués pour ne pas fondre.

Si les enquêteurs ne savent pas à quels produits ils ont affaire, l'équipe leur fournit une grande variété de gants, chaque conçu pour protéger contre quelque chose de différent, mentionne le sergent Westwick.

«Ce n'est pas le fentanyl en lui-même, ce sont ces composantes chimiques qui ont des caractéristiques différentes et qui peuvent rapidement pénétrer nos équipements. Et ils peuvent le faire très rapidement.»

Le sergent Westwick raconte qu'il est de plus en rare de voir des criminels laisser les ingrédients toxiques dans des barils qui seront ramassés par des complices. Comme ils craignent d'être dénoncés par ces barils, ils préfèrent jeter ces produits.

«C'est plus grave, car ces produits se retrouvent dans les drains, dans les fosses septiques ou dans les cours.»

Par exemple, en 2017, les responsables environnementaux de la province avaient dû creuser dans 30 mètres cubiques de sol contaminé sur le terrain d'un ancien laboratoire de meth à Rock Creek. Les autorités avaient ordonné à 25 ménages de cesser d'utiliser leur eau.

Au cours des cinq dernières années, la GRC a dû dépenser un peu moins de 2 millions $ pour éliminer les produits toxiques des laboratoires clandestins de la seule Colombie-Britannique.

La GRC est uniquement responsable de l'élimination des produits chimiques retrouvés lorsque ses agents sont munis d'un mandat. Tout le reste est de la responsabilité du propriétaire, peu importe les dégâts subis.

«Je ne nettoie pas les laboratoires. Les occupants les laissent dans une pagaille. Je prends tous les produits pour les rendre plus sûrs. Je vais saisir les précurseurs ou les choses liées au crime. Mais si le plancher est toxique, s'il y a des réfrigérateurs ou des congélateurs, ils sont contaminés et je ne vais pas les saisir, affirme le policier. Ce n'est donc qu'une fraction de ce qu'on dépense.»

Si les policiers s'aperçoivent que des produits toxiques ont été jetés, ils contactent le ministère de l'Environnement qui décidera de la marche à suivre.

La Presse Canadienne

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