N.-É.: Des patients seraient retirés des listes d'attente pour un médecin de famille


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Par La Presse Canadienne, 2024
HALIFAX — Les partis d'opposition de la Nouvelle-Écosse se disent sceptiques quant à la diminution de la liste d'attente pour un médecin de famille dans la province, après avoir entendu parler d'électeurs dont le nom a été retiré de la liste et qui attendent des mois avant d'avoir accès à des soins primaires.
Santé Nouvelle-Écosse rapporte que la liste des résidants ayant besoin d'un médecin de famille ou d'une infirmière praticienne est tombée à 93 700 au 1er avril, contre 104 300 le 15 février.
La cheffe du NPD, Claudia Chender, a expliqué avoir entendu parler de personnes dont le nom a été retiré de la liste et à qui l'on a proposé des soins primaires, mais qui se retrouvent coincées dans l'incertitude en attendant que la clinique désignée les contacte.
«Les gens craignent d'être retirés de la liste et de ne toujours pas avoir accès aux soins dont ils ont besoin», a indiqué Mme Chender dans un courriel mardi.
Le leader parlementaire du Parti libéral, Iain Rankin, a affirmé la semaine dernière avoir entendu la même chose, ce qui le rend sceptique quant aux nouveaux chiffres de la liste d'attente.
«Il est difficile de comprendre ce qui se passe avec tout ce fiasco de la liste», a-t-il déclaré.
Santé Nouvelle-Écosse a expliqué ignorer combien de personnes attendent qu'une clinique les contacte après s'être vu proposer un médecin de famille. Ni M. Rankin ni Mme Chender n'ont précisé combien d'électeurs se trouvent dans cette situation.
La cheffe du NPD a soutenu qu'il était inquiétant que le gouvernement provincial ne puisse pas fournir une image claire du nombre de Néo-Écossais qui attendent encore un médecin de famille ou une infirmière-praticienne.
«Nous n'avons aucun moyen de savoir si (ces rapports) reflètent fidèlement la situation», a souligné Mme Chender.
La ministre de la Santé, Michelle Thompson, a déclaré après une réunion du cabinet la semaine dernière qu'il faudra un certain temps pour qu'un patient obtienne un rendez-vous après s'être vu proposer officiellement un médecin de famille et avoir été retiré de la liste d'attente. Le délai entre l'offre initiale et l'admission du patient dépendra de la capacité de la clinique, a précisé Mme Thompson.
«Il est très difficile de prendre en charge un millier de patients en si peu de temps», a-t-elle ajouté, précisant qu'une équipe d'intégration rapide travaille avec les cliniques pour les aider à inscrire de nouveaux patients.
Pour ceux qui sont dans l'incertitude, Mme Thompson a indiqué qu'ils peuvent continuer à utiliser les soins virtuels, les cliniques mobiles de soins primaires ou les cliniques pharmaceutiques.
«Pour les personnes qui se trouvent dans cette situation (…) il est important de tirer pleinement parti de ces points d'accès. Elles savent qu'une demande est en cours, qu'elles ont été mises en contact avec une clinique et, dans certains cas, qu'elles pourraient vouloir appeler cette clinique», a expliqué Mme Thompson.
Un courriel du 15 avril de Santé Nouvelle-Écosse à un patient qui attendait depuis novembre que sa nouvelle clinique le contacte indique qu'il pourrait s'écouler «plus de quelques mois» avant que la clinique ne prenne contact.
Dans un courriel du 24 novembre adressé au même patient, l'agence a indiqué: «Veuillez ne pas contacter la clinique vous-même.»
Lyndsay Armstrong, La Presse Canadienne