Moins d’un ado américain sur 1000 reçoit un traitement d'affirmation de genre
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Par La Presse Canadienne, 2024
Alors que les législateurs américains débattent des questions liées aux soins de santé pour les jeunes transgenres, il est difficile de déterminer le nombre de jeunes recevant des médicaments d'affirmation de genre, ce qui laisse la place à des déclarations exagérées et fausses.
Une revue médicale vient de publier l’estimation la plus fiable à ce jour et les chiffres sont faibles, reflétant plus clairement les pratiques médicales actuellement évaluées par la Cour suprême des États-Unis.
Moins d’une personne adolescente américaine sur 1000 bénéficiant d’une assurance commerciale a reçu des médicaments d'affirmation de genre – des bloqueurs de puberté ou des hormones – au cours d’une période récente de cinq ans, selon l’étude publiée lundi.
Au moins 26 États ont adopté des lois limitant ou interdisant les soins médicaux d'affirmation de genre pour les mineurs, et la plupart de ces États font face à des poursuites judiciaires. La Cour suprême devrait rendre sa décision dans une affaire du Tennessee plus tard cette année. Le président élu Donald Trump a promis de réduire les protections accordées aux personnes transgenres.
«Nous ne constatons pas d’utilisation inappropriée de ce type de soins, a déclaré l’auteur principal de l’étude, Landon Hughes, chercheur en santé publique à l’université Harvard. Et cela ne se produit certainement pas au rythme auquel les gens le pensent souvent.»
Les chercheurs ont analysé une vaste base de données de demandes d’indemnisation d’assurance couvrant plus de 5 millions de patients âgés de 8 à 17 ans. Seules 926 personnes adolescentes ayant reçu un diagnostic lié au sexe ont reçu des bloqueurs de puberté entre 2018 et 2022. Au cours de cette période, 1927 ont reçu des hormones. Les résultats, publiés dans JAMA Pediatrics, suggèrent que moins de 0,1 % de tous les jeunes de la base de données ont reçu ces médicaments.
Les chercheurs ont constaté qu’aucun patient de moins de 12 ans ne s’est vu prescrire des hormones, ce qui indique que les médecins sont prudents quant au moment de commencer ces traitements, a souligné M. Hughes.
«J’espère que notre article calmera les esprits sur cette question et permettra au public d’avoir une idée réelle du nombre de personnes qui ont accès à ces soins», a-t-il confié.
La base de données comprenait des régimes d’assurance dans les 50 États, mais n’incluait pas les jeunes couverts par Medicaid, le programme d’assurance maladie fédéral-étatique pour les personnes à faible revenu.
L’étude n’a pas non plus examiné les interventions chirurgicales chez les adolescents transgenres. D’autres chercheurs ont constaté que ces procédures sont extrêmement rares chez les jeunes.
Tous les jeunes transgenres ne suivent pas de traitements médicaux, a déclaré le Dr Scott Leibowitz, coauteur principal des normes de soins pour adolescents pour l'Association professionnelle mondiale pour la santé des personnes transgenres, un groupe de santé transgenre de premier plan.
Les adolescents transgenres «en viennent à comprendre leur genre à des moments différents et de différentes manières», a-t-il expliqué, notant que les meilleurs soins devraient inclure des experts en développement de l'identité adolescente qui peuvent travailler avec les familles pour aider à déterminer ce qui est approprié pour chaque jeune.
Le Dr Leibowitz, qui a travaillé dans des cliniques de genre dans plusieurs villes américaines, a souligné que l'étude «s'ajoute aux données croissantes sur les meilleures pratiques au service des jeunes transgenres et de genres divers».
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Carla K. Johnson, The Associated Press