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Mathieu Lacombe veut maintenir l'information régionale quoi qu'il advienne de CN2i

durée 17h40
3 mars 2025
La Presse Canadienne, 2024
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Temps de lecture   :  

3 minutes

Par La Presse Canadienne, 2024

MONTRÉAL — Le ministre de la Culture et des Communications, Mathieu Lacombe, suit de très près l’évolution des tractations impliquant la Coopérative nationale de l’information indépendante (CN2i), dont l’avenir reste incertain en raison d’une situation financière difficile.

Il a toutefois confié, lors d’un entretien avec La Presse Canadienne, lundi, que pour lui, «l'important à la fin, c'est la présence d'informations régionales dans les régions du Québec par le biais de ces quotidiens qui font partie de l'identité de nos régions».

La direction de la CN2i a annoncé à la fin du mois de janvier qu’elle menait deux opérations simultanées, soit, d’une part, l’élaboration d’un plan de redressement qui se traduirait vraisemblablement par de nouvelles compressions dans cette entité qui en a déjà subi quelques-unes. Parallèlement, la CN2i discute avec «La Presse» d’une hypothèse d’absorption de la coopérative par le quotidien montréalais qui, selon ce qu’elle a indiqué, permettrait de maintenir en poste l’ensemble des employés œuvrant du côté de l’information.

Fusion ou partenariat pas viable

Cette hypothèse est la seule qui soit restée sur la table après une étude qui a conclu qu’une fusion ou un partenariat entre la CN2i et «La Presse» ne serait pas viable.

Le ministre Lacombe refuse toutefois de jeter l’éponge. «Je pense qu'en ce moment on ne parle pas de possibilité de disparition, c'est important de le souligner, a-t-il précisé. On parle de changements qui sont actuellement dans l'air, d’après ce que je comprends.»

Reconnaissant que son bureau a «des discussions avec CN2i», Mathieu Lacombe s’est cependant montré très prudent. «Je vais laisser CN2i avoir les discussions qu’ils doivent avoir avec les partenaires avec qui ils voudront avoir ces discussions. Je pense qu'il y a plusieurs scénarios qui sont sur la table, donc je vais les laisser les analyser. Je pense qu'on peut convenir que ce sont des gens qui ont du jugement. Ce sont des journalistes qui sont eux-mêmes propriétaires en quelque sorte de leurs médias parce que c'est une coopérative. Ce sera à eux de prendre les décisions qu’ils voudront prendre. Mais l'important pour moi, c'est de m'assurer que demeure une offre d'information régionale et actuellement il n’y a rien qui me laisse présager du contraire.»

Aucune aide publique sur la table

Interrogé quant à la possibilité que Québec offre une nouvelle aide financière pour assurer cette offre d’information régionale, Mathieu Lacombe a répondu qu’«il n’y a pas de question actuellement d'aide financière, qui est sur la table. On fait déjà un bout de chemin très important, notamment avec le crédit d'impôt pour l'information qui sert à payer une partie du salaire des journalistes notamment à CN2i, donc on va les laisser avoir les discussions qu’ils doivent avoir.»

La CN2i, qui compte quelque 250 employés-membres qui en sont propriétaires, regroupe six quotidiens régionaux, soit «Le Soleil» de Québec, «Le Droit» de Gatineau, «Le Nouvelliste» de Trois-Rivières, «La Tribune» de Sherbrooke, «Le Quotidien» de Saguenay et «La Voix de l’Est» de Granby. Elle est aussi responsable du site «Les As de l’info», qui vulgarise l’information pour les 8-12 ans.

Un éventuel plan de redressement devrait être approuvé par les membres. Quant à une absorption par «La Presse», la coopérative a déjà indiqué que ce modèle «exige forcément la liquidation de la coopérative, une décision qui doit être votée en assemblée par 75 % des membres de la CN2i».

«Le Devoir» révélait par ailleurs en fin de semaine que Québecor a approché la CN2i dans l’espoir d’en arriver à une collaboration ou même à son acquisition, mais que l’empire médiatique avait été écarté des discussions, la CN2i ayant une entente de négociation exclusive avec «La Presse».

Pierre Saint-Arnaud, La Presse Canadienne