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Mark Carney veut abolir immédiatement le prix sur le carbone pour les consommateurs

durée 06h00
31 janvier 2025
La Presse Canadienne, 2024
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Par La Presse Canadienne, 2024

OTTAWA — L'ex-gouverneur de banques centrales qui aspire à succéder au premier ministre Justin Trudeau, Mark Carney, promettra vendredi d'abolir immédiatement la tarification du carbone sur les combustibles, qui se répercute auprès des consommateurs, dans le but de la remplacer par un système d'incitatifs pour des achats verts.

L'aspirant-chef libéral entend donner de premiers détails, lors d'un point de presse prévu à Halifax, sur la façon dont il compte s'y prendre pour substituer ce volet d'une politique phare du gouvernement Trudeau qu'il a lui-même défendue par le passé.

La campagne de M. Carney a indiqué à La Presse Canadienne que ce dernier souhaitait annuler l'actuel prix sur la pollution touchant le consommateur dès qu'il accéderait à la direction du parti, advenant qu'il remporte la course à la chefferie. Il prendrait alors les commandes du gouvernement jusqu'à ce que les électeurs soient conviés aux urnes, ce qui pourrait survenir au cours des prochains mois.

La source, bien au fait de l'annonce à venir, s'exprimait sous le couvert de l'anonymat, puisqu'elle n'était pas autorisée à parler publiquement de ces questions.

L'idée que planifie de défendre l'ancien conseiller aux Nations Unies pour le financement de l'action climatique est de mettre en place des incitatifs visant à récompenser les consommateurs pour l'achat d'un véhicule électrique, par exemple, ou d'appareils efficaces sur le plan énergétique.

En annonçant son intention de briguer la chefferie du Parti libéral du Canada, il y a deux semaines, M. Carney avait signalé qu'il entendait réévaluer le prix sur les combustibles et que, s'il choisissait de l'annuler, il comptait le remplacer par une option aussi efficace, voire plus.

Conformément aux signaux déjà envoyés par le camp Carney, l'annonce prévue vise à conserver un tout autre volet de l'actuelle formule de tarification du carbone, soit celle qui vise les industries.

Le ministre de l'Environnement, Steven Guilbeault, qui fait partie des nombreux élus du cabinet appuyant ouvertement M. Carney, a soutenu, la semaine dernière, que ce volet de la politique fédérale contribuait beaucoup plus à réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES) que ce que les conservateurs de Pierre Poilievre appellent la «taxe carbone» et promettent de reléguer aux oubliettes.

M. Carney entend aussi promettre des investissements dans l'électrification des transports et soutenir que les grands émetteurs de GES devraient être ceux qui délient les cordons de leur bourse pour permettre aux consommateurs de faire des choix plus verts.

Depuis qu'il a sauté dans la mêlée pour tenter de succéder à M. Trudeau, M. Carney a dit vouloir redonner aux Canadiens leur pouvoir d'achat lorsqu'il a abordé la question du prix sur la pollution.

Les deux autres aspirants chefs considérés par les observateurs de la politique et les députés comme les principaux rivaux de M. Carney dans la course, l'ex-vice-première ministre Chrystia Freeland et l'ancienne leader parlementaire Karina Gould, ont aussi eu des messages similaires.

Dans le cas de Mme Gould, elle s'est engagée à geler le prix sur la pollution à son niveau actuel et donc d'annuler l'augmentation planifiée pour avril.

Une porte-parole pour la campagne de Mme Freeland a récemment précisé que celle qui a claqué, en décembre, la porte du conseil des ministres entendait remplacer le prix sur la pollution par «un système qui fonctionnera au sein de (la) fédération et qui sera développé en collaboration avec les provinces et territoires».

- Avec des informations de Dylan Robertson

Émilie Bergeron, La Presse Canadienne