Les Québécois veulent un âge minimal pour s'inscrire sur les réseaux sociaux
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Par La Presse Canadienne, 2024
MONTRÉAL — La grande majorité des Québécois sont favorables à l'imposition d'un âge minimal pour s'inscrire sur les réseaux sociaux. Tous âges confondus, 90 % de ceux qui ont participé aux consultations en ligne de la Commission spéciale sur les impacts des écrans et des réseaux sociaux sur la santé et le développement des jeunes y sont favorables.
L'idée de la majorité numérique a souvent été évoquée en commission parlementaire. La Fédération des médecins spécialistes du Québec (FMSQ) a notamment proposé au gouvernement d'interdire aux moins de 14 ans de pouvoir créer un compte sur les réseaux sociaux. L'aile jeunesse de la Coalition avenir Québec (CAQ) désire plutôt que l'âge minimal pour accéder aux réseaux sociaux soit fixé à 16 ans.
L'objectif d'une majorité numérique vise à protéger les jeunes des effets néfastes des réseaux sociaux en veillant à ce que les grandes plateformes mettent en place une solution lors de leur inscription.
On ne sait pas encore si le gouvernement ira de l'avant avec un âge minimal pour pouvoir se créer un compte sur les réseaux sociaux.
Or, mercredi, les membres de la Commission ont assisté à une formation portant sur l’encadrement légal et réglementaire des géants du web. La formation, qui ne sera pas publique, a été donnée par Me Sara Eve Levac, avocate et analyste chez Option consommateurs, et Vincent Gautrais, professeur à la Faculté de droit de l’Université de Montréal et titulaire de la Chaire L.R. Wilson sur le droit des technologies de l’information et du commerce électronique.
Rappelons que pour l'instant, les grandes plateformes brillent par leur absence de participation aux audiences de la Commission. En novembre dernier, la présidente de la Commission, Amélie Dionne, avait reconnu que sans la participation des grandes plateformes, leur rapport — qui doit être remis au plus tard le 30 mai — serait incomplet.
Plus de 7000 personnes ont participé aux consultations en ligne destinées au grand public, qui ont duré trois mois. Le vice-président de la Commission, le député Enrico Ciccone, a affirmé que cette consultation parlementaire est l'une de celles ayant suscité le plus de participation de la part de la population.
Parmi les répondants, environ la moitié se sont identifiés comme parents. On compte aussi 28 % de travailleurs dans le milieu de l'éducation et 27 % de jeunes âgés de 14 à 24 ans.
Les résultats dévoilés mercredi montrent que 86 % des participants considèrent que l'interdiction des téléphones cellulaires dans les classes est une mesure efficace pour limiter les distractions. On soulève également que 74 % veulent une interdiction des microtransactions dans les jeux vidéos.
Depuis le début de ses travaux, la Commission a réalisé une première phase de consultations particulières et d'auditions publiques en septembre 2024 et une seconde ronde au début de l'année 2025. Près de 70 spécialistes et organismes ont été entendus et tout autant de mémoire ont été déposés. Les membres de la Commission ont aussi rencontré 500 élèves du primaire et du secondaire pour avoir leur avis sur ces enjeux.
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Katrine Desautels, La Presse Canadienne