Les PM de l'Atlantique maintiennent leur position sur les mesures de rétorsion
Les PM de l'Atlantique maintiennent leur position sur les mesures de rétorsion


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Par La Presse Canadienne, 2024
HALIFAX — Les premiers ministres de la région de l'Atlantique affirment que, malgré l'exclusion du Canada de la dernière vague de droits de douane américains à l'échelle mondiale, ils doivent maintenir leur position face à l'incertitude économique croissante.
Mercredi, le président américain Donald Trump a annoncé un taux de base de 10 % sur les importations en provenance de la plupart des pays, mais une fiche d'information de la Maison-Blanche indique que les marchandises couvertes par l'accord de libre-échange entre le Canada, les États-Unis et le Mexique en sont exemptées.
Le président américain a également déclaré qu'il maintiendrait les tarifs de 25 % annoncés précédemment sur les importations d'automobiles à compter de jeudi, qui s'ajouteront aux tarifs de 25 % existants sur l'acier et l'aluminium canadiens.
Dans une déclaration publiée mercredi soir, le premier ministre de la Nouvelle-Écosse, Tim Houston, a écrit que le Canada avait peut-être été épargné par le pire scénario, mais que des milliers de résidents de la province seraient tout de même touchés par les politiques commerciales de Donald Trump. «Nous travaillerons avec ceux qui restent touchés, tant sur une base individuelle que dans le cadre de programmes à plus grande échelle, au besoin», a assuré le premier ministre Houston. «Cela pourrait prendre la forme de prêts, de subventions, d'un soutien à la diversification, etc. Nous collaborerons avec vous pour trouver le soutien le plus adapté à votre situation.»
Le gouvernement provincial a inclus un fonds de réserve de 200 millions $ pour aider les entreprises touchées par les tarifs étrangers dans son budget 2025-2026.
Tim Houston a également indiqué que les mesures de rétorsion déjà prises resteraient en vigueur, notamment la révision des contrats non essentiels avec les fournisseurs américains, l'augmentation des péages autoroutiers pour les véhicules commerciaux américains et le retrait de l'alcool américain des magasins de la Société des alcools de la Nouvelle-Écosse.
«Le message de cette expérience demeure, et nous l'avons clairement entendu: mettre trop d'œufs dans le même panier n'est jamais une bonne idée», a souligné le premier ministre. «C'est pourquoi nous travaillerons sans relâche pour que la Nouvelle-Écosse devienne de plus en plus autonome.»
La première ministre du Nouveau-Brunswick, Susan Holt, a déclaré mercredi soir que l'incertitude économique des derniers mois ne disparaîtrait pas, ajoutant que son gouvernement poursuivrait son boycottage des biens et services américains.
«On ne traite pas nos voisins de cette façon», a-t-elle lancé à propos des mesures américaines.
Mme Holt a indiqué que le répit apparent du Canada cette fois-ci était l'aboutissement de mois de relations avec ses homologues américains afin de faire comprendre aux Américains l'impact négatif des droits de douane sur l'économie.
«Je pense qu'il faut à la fois montrer aux Américains l'intégration de nos économies, leur montrer combien les Canadiens achètent aux États-Unis et l'importance des produits que nous leur vendons pour le bon fonctionnement de leur économie», a fait savoir Mme Holt aux journalistes.
Environ 92 % des exportations du Nouveau-Brunswick sont destinés aux États-Unis, a-t-elle pointé, mais le gouvernement provincial a beaucoup plus de contacts avec d'autres pays pour vendre des biens du Nouveau-Brunswick, a ajouté Mme Holt. Par exemple, des responsables sont en pourparlers avec des pays d'Asie pour des débouchés dans le secteur des produits de la mer et avec des pays d'Europe pour d'autres exportations.
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Avec des informations de Hina Alam, à Fredericton
Keith Doucette, La Presse Canadienne