Les maires de Montréal, Québec et Laval iront en mission à Washington cette semaine


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Par La Presse Canadienne, 2024
MONTRÉAL — Après les premiers ministres des provinces, voilà que les maires des trois plus grandes villes québécoises vont à leur tour se rendre à Washington dans l'espoir de convaincre l'administration Trump de faire marche arrière dans le dossier des droits de douane.
La mairesse de Montréal, Valérie Plante, le maire de Québec, Bruno Marchand, et le maire de Laval, Stéphane Boyer, iront dans la capitale américaine cette semaine pour participer à la «Journée des Grands Lacs» de l’Alliance des villes des Grands Lacs et du Saint-Laurent.
Lors de cet événement, une trentaine de maire et mairesses de villes canadiennes et américaines vont échanger sur la manière de tisser des liens entre eux.
Or, la rencontre de cette semaine se déroulera dans un contexte particulier en raison de la guerre tarifaire qui s'amorce entre le Canada et les États-Unis. Les droits de douane de 25 % sur les produits canadiens sont entrés en vigueur mardi aux États-Unis, et le Canada met aussi en branle sa riposte. Seule l'énergie canadienne est ciblée par un droit de douane moins élevé, à 10 %.
Selon la mairesse Plante, la mission à Washington sera l'occasion pour les villes québécoises et canadiennes de prévenir les dirigeants américains que la guerre tarifaire aura aussi des répercussions pour eux.
«Les citoyens des deux pays subiront les conséquences de cette guerre économique et il est de notre devoir, en tant que ville, de tout faire en notre pouvoir pour préserver un maximum de liens avec nos alliés», a-t-elle soutenu mardi dans un communiqué publié à la veille du début de la mission.
«Les tarifs représentent un danger non seulement pour l'économie canadienne, mais aussi pour l'économie américaine, en créant de l'inflation des deux côtés de la frontière et des perturbations dans les chaînes d'approvisionnement et de production», a-t-elle ajouté.
Pour sa part, le maire Marchand a estimé que cette mission à Washington sera «capitale» en raison du contexte politique actuel.
«Nous comptons faire valoir auprès des élues et élus américains du Capitole comment l’imposition de tarifs douaniers sur nos produits affectera grandement les Américains, que ce soit par l’augmentation du prix des biens et, en cas de contre-tarifs, de pertes pour l’économie américaine», a-t-il fait savoir.
À Laval, des centaines d’emplois sont à risque en raison de la guerre tarifaire, a prévenu le maire Boyer.
«La question des tarifs est préoccupante, a-t-il reconnu. Nous allons donc collaborer aux initiatives visant à préserver les échanges commerciaux de part et d’autre de la frontière.»
Autre tentative
Depuis plus d'un mois, le Canada multiplie les efforts diplomatiques pour rappeler aux élus américains que les effets néfastes des droits de douane se feront aussi sentir au sud de la frontière.
De nombreux ministres fédéraux se sont relayés à Washington dans les dernières semaines, tandis que les premiers ministres des provinces et des territoires s'y sont rendus à la mi-janvier pour une réunion du Conseil de la fédération.
Après un passage dans la capitale américaine, la ministre fédérale des Affaires étrangères, Mélanie Joly, avait mentionné que plusieurs de ses interlocuteurs avaient été «surpris» de découvrir à quel point l'économie des États-Unis pourrait être affectée par une guerre tarifaire.
Elle avait toutefois concédé que «lorsque vient le fait de travailler avec le président Trump, on sait que l'ultime décideur, c'est lui».
La riposte canadienne aux tarifs prévoit une surtaxe sur 30 milliards $ de biens immédiatement et des tarifs sur les 125 milliards $ de produits américains restants 21 jours plus tard.
Mathieu Paquette, La Presse Canadienne