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Les jeunes caquistes reviennent à la charge avec la majorité numérique à 16 ans

durée 17h14
3 février 2025
La Presse Canadienne, 2024
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Temps de lecture   :  

3 minutes

Par La Presse Canadienne, 2024

QUÉBEC — Le Québec doit vite adopter des règles «strictes» pour protéger les enfants à l'ère numérique, un «enjeu criant», estime l'aile jeunesse de la Coalition avenir Québec (CAQ).

Les enfants sont carrément laissés à eux-mêmes, a déploré la présidente des jeunes caquistes, Aurélie Diep, qui témoignait lundi devant la commission spéciale examinant le temps d'écran des jeunes.

Après avoir sonné l'alarme une première fois en mai, Mme Diep est revenue à la charge avec l'idée d'interdire complètement le cellulaire à l'école, et de fixer à 16 ans l'âge minimal pour accéder aux réseaux sociaux.

Elle a dit constater que tant la santé physique que la santé mentale des jeunes se détérioraient.

«Les réseaux sociaux (sont) des produits hautement addictifs, tout comme la cigarette, a-t-elle déclaré. Les entreprises qui les conçoivent volent aux jeunes leur temps et une partie de leur jeunesse.»

Les jeunes caquistes proposent un mécanisme de vérification de l'âge pour accéder aux réseaux sociaux semblable à celui utilisé par Loto-Québec.

Cette vérification pourrait aussi être faite par un intermédiaire neutre, a expliqué Alexandre Cadotte, responsable aux affaires politiques de l'aile jeunesse de la CAQ.

Mme Diep et lui ont reconnu, lundi, que cette mesure pourra être contournée, mais, selon eux, il est important de franchir «un premier pas» et d'envoyer un message fort aux familles du Québec.

Parce qu'en ce moment, «il n'y a rien», a affirmé Mme Diep. «On a tellement été laissés dans le néant qu'il faut qu'on ait une mesure stricte qui vient faire: "OK, là, il se passe quelque chose"», a-t-elle dit.

En mai dernier, Mme Diep avait présenté une résolution au conseil général de la CAQ afin de presser le gouvernement caquiste de François Legault d'agir pour mieux protéger les jeunes.

Mais au lieu de déployer des mesures, M. Legault avait préféré renvoyer la question à une commission spéciale. Cette dernière devra remettre son rapport final au plus tard le 30 mai prochain.

Lundi, l'aile jeunesse du Parti libéral du Québec (PLQ) s'est également prononcée en faveur d'une majorité numérique, sans toutefois préciser d'âge.

Les jeunes libéraux recommandent par ailleurs la création d'un tribunal spécialisé en matière de cyberviolences au sein de la Chambre de la jeunesse.

«Il serait pertinent d'avoir une instance judiciaire spécialisée (...) dans le but de (...) renforcer l'expertise juridique dans le domaine et rendre plus accessible la gestion des plaintes déposées», ont-ils soutenu.

La surutilisation des écrans par les jeunes devient «un problème de santé publique majeur», est également d'avis l'aile jeunesse du Parti québécois (PQ).

Celle-ci propose notamment de renforcer la loi sur la protection du consommateur, afin de limiter l'accès des moins de 16 ans aux messages publicitaires qui pullulent sur les grandes plateformes.

«Il existe plusieurs publicités nocives: (...) celles qui incitent à passer davantage de temps sur les écrans, celles proposant des achats, (...) telles que les recommandations (...) des influenceurs», peut-on lire dans son mémoire.

«Dans un contexte de construction de l'identité où beaucoup d'adolescents cherchent à obtenir l'approbation des autres, les médias sociaux peuvent représenter un endroit malsain où la réalité est déformée», ajoute-t-on.

De son côté, le Réseau militant jeunesse de Québec solidaire (QS) a notamment souligné qu'au moment où l'on réfléchit à réduire le temps d'écran des jeunes, la tablette reste obligatoire dans plusieurs écoles secondaires.

Caroline Plante, La Presse Canadienne