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Les entreprises détenues par des immigrants confrontées à un déficit de productivité

durée 16h08
26 février 2025
La Presse Canadienne, 2024
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Par La Presse Canadienne, 2024

OTTAWA — Selon de nouvelles données, les entreprises appartenant à des immigrants ont plus de difficulté à passer au niveau supérieur que celles dont les fondateurs sont nés au Canada.

Un rapport publié par Statistique Canada mercredi explore les obstacles auxquels les immigrants au Canada peuvent être confrontés lorsqu’ils démarrent et développent une entreprise.

L’une des conclusions les plus importantes concerne la productivité du travail, c’est-à-dire la quantité de travail qu’une personne peut produire en une heure.

Après avoir contrôlé des facteurs tels que le secteur d’activité et la province de travail, Statistique Canada a constaté que la productivité du travail était de 9,4 % inférieure dans les entreprises détenues majoritairement par des immigrants par rapport à celles de leurs homologues nés au Canada.

Cet écart se creuse également à mesure que l’entreprise grandit, atteignant 20,9 % pour les entreprises comptant 100 employés ou plus.

L’augmentation de la productivité est un facteur important pour aider les Canadiens à obtenir de meilleurs salaires sans faire grimper l’inflation.

Cependant, la baisse des taux de productivité dans l’ensemble de l’économie canadienne au cours des dernières années a suscité l’inquiétude des économistes, et la Banque du Canada a tiré la sonnette d’alarme en 2024.

La productivité d’une entreprise détenue par un immigrant peut dépendre de l’expérience professionnelle du propriétaire avant son arrivée au pays, selon Statistique Canada, ainsi que de sa maîtrise des langues officielles et de son niveau d’éducation général.

Quelques autres facteurs pourraient jouer un rôle dans l’écart de productivité, notamment les contraintes financières qui limitent la capacité d’un propriétaire immigrant à investir dans de meilleures technologies et de meilleurs outils pour les travailleurs.

Les entreprises détenues par des immigrants peuvent également être plus concentrées dans des secteurs très concurrentiels à faibles marges — comme des petits commerces de détail, des restaurants ou des entreprises de services personnels — où Statistique Canada note qu’il est plus difficile de profiter des économies d’échelle pour augmenter la productivité.

L’analyse de la productivité prend un tour inattendu lorsqu’on examine les entreprises appartenant minoritairement à des immigrants.

Pour les entreprises de moins de 100 employés, celles appartenant minoritairement à des immigrants affichent des niveaux de productivité semblables à ceux des entreprises appartenant à des personnes nées au Canada.

Les chercheurs de Statistique Canada font valoir dans le rapport que la collaboration entre propriétaires immigrants et nés au Canada «facilite l’échange de renseignements, de cultures, d’expériences et de réseaux, ce qui contribue ainsi à développer des produits qui répondent à des demandes diverses».

Le rapport souligne également que les entreprises détenues partiellement ou majoritairement par des immigrants ont tendance à payer plus d’impôts nets, en partie parce qu’elles reçoivent moins de crédits d’impôt ou de remboursements par employé.

La Presse Canadienne