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Les élèves issus de l’immigration réussissent mieux qu’avant par rapport aux autres

durée 04h30
14 février 2025
La Presse Canadienne, 2024
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Temps de lecture   :  

3 minutes

Par La Presse Canadienne, 2024

MONTRÉAL — Alors que la semaine pour la persévérance scolaire bat son plein au Québec, la Chaire de recherche du Canada sur les écoles, le bien-être et la réussite éducative des jeunes, affiliée à l’Université de Montréal, a dévoilé un portrait fort encourageant de la situation des élèves issus de l’immigration dans son rapport «Taux de diplomation et rendement aux épreuves uniques des élèves issus de l’immigration au secondaire».

«Ce qui est très intéressant dans nos résultats, c'est qu’il y a eu une amélioration plus grande des taux de diplomation pour les élèves issus de l’immigration que pour les autres élèves», se réjouit Isabelle Archambault, professeure à l’École de psychoéducation de l’Université de Montréal.

Elle a dirigé une équipe de scientifiques ayant analysé les données sur sept ans du ministère de l’Éducation du Québec à propos des 242 800 élèves ayant fait leur entrée au secondaire en 2012, 2013 et 2014.

Ces jeunes ont été divisés en deux groupes: ceux de première génération, donc nés à l’extérieur du Canada, et ceux de deuxième génération, soit dont au moins un des deux parents a immigré au pays. Les élèves de troisième génération et plus sont quant à eux ceux dont les deux parents sont nés au Canada depuis au moins une génération.

Les statistiques montrent que les taux de diplomation après sept ans sont plus faibles pour les élèves de première génération (73,7 %) que pour les jeunes de deuxième (84,8 %) et de troisième génération et plus (81,9 %), mais ceux de la deuxième génération sont supérieurs aux autres, ce qui signifie qu’«il y a eu de plus grandes améliorations pour les élèves issus de l’immigration que pour le reste des élèves», souligne fièrement Mme Archambault.

«C'est vraiment très encourageant de voir ces résultats-là, qui sont très positifs», ajoute-t-elle.

Comme la précédente étude sur le sujet datait d’une quinzaine d’années, elle a voulu mettre à jour les données compilées à l’époque par Marie McAndrew, professeure émérite à la Faculté des sciences de l'éducation de l'Université de Montréal.

«Il y avait vraiment un intérêt pour mettre ces données à jour. C'est dans cet esprit, en discutant avec nos partenaires du ministère, qu'on a voulu voir ce qu'il en était aujourd'hui», indique Mme Archambault.

Dans le rapport de Mme McAndrew, les taux de diplomation étaient entre 12 et 19 % plus faibles que ceux observés dans la présente étude, et ce, peu importe le statut générationnel.

«Cependant, si on compare les données du présent rapport avec celles de 1998-2000, l’écart au niveau des taux de diplomation des élèves scolarisés au secteur francophone est plus grand chez ceux de première génération (54,7 % contre 73,7 %), suivi des élèves de deuxième génération (70,2 % contre 84,9 %), comparativement aux élèves de troisième génération et plus, où l’écart est moins important (69,5 % contre 80,9 %).

«Cela signifie que les taux de diplomation des élèves issus de l’immigration semblent s’être davantage améliorés entre 2005-2007 et 2019-2021 comparativement aux taux observés chez les élèves de troisième génération et plus», peut-on lire dans le rapport rendu public cette semaine.

Ces résultats n’étonnent pas Mme Archambault. «Ce sont des tendances qu'on observe depuis très longtemps, notamment parce qu’il y a beaucoup d'immigrants qui sont très scolarisés. Donc, quand ils arrivent ici, ils valorisent énormément l'éducation de leurs enfants. Ce sont des tendances qui ne sont pas si surprenantes pour les chercheurs et chercheuses qui travaillent dans ce domaine-là, parce que c'est quand même assez connu que ce sont des personnes qui, de façon générale, réussissent très bien», affirme-t-elle.

Ce rapport arrive à point. Mme Archambault est ravie de «pouvoir contribuer à envoyer un message aussi encourageant pendant cette semaine où on veut collectivement soutenir les élèves et la persévérance scolaire».

L’équipe de l’Université de Montréal travaille actuellement sur un deuxième volet afin de tenter de mieux comprendre les facteurs associés à la diplomation et à la réussite des élèves issus de l'immigration.

Sébastien Auger, La Presse Canadienne