Les autorités fédérales refusent une ordonnance de protection pour les orques

OTTAWA — Le gouvernement fédéral rejette les recommandations de deux de ses propres ministres et refuse d'émettre un décret d'urgence pour protéger l'épaulard résident du Sud contre des «menaces imminentes» pour leur survie.

Le ministère des Pêches a plutôt indiqué qu'il continuera de «prendre les mesures nécessaires et responsables» pour protéger les baleines mangeuses de saumon qui vivent dans les eaux de la Colombie-Britannique.

La décision de jeudi a été décriée par des groupes de conservation qui affirment que le refus d'émettre un décret d'urgence expose l'espèce à un risque accru d'extinction.

Des groupes, tels que la Fondation David Suzuki, la Raincoast Conservation Foundation et le Fonds mondial pour la nature (WWF) Canada, avaient demandé ce décret l'année dernière.

Le gouvernement a souligné dans un communiqué que les ministres de l'Environnement et de la Pêche avaient annoncé leur avis en novembre selon lequel l'espèce faisait face à des «menaces imminentes pour sa survie et son rétablissement».

Il a mentionné que les ministres étaient alors «obligés» de recommander un décret d'urgence pour leur protection en vertu de la Loi sur les espèces en péril, mais le gouvernement a refusé.

«Il a été déterminé que l'approche la plus efficace consiste à continuer de gérer les activités humaines sans prendre d'ordonnance d'urgence, en utilisant les outils législatifs existants et les mesures non réglementaires», a indiqué le gouvernement.

«La décision a également pris en compte les facteurs sociaux, économiques, politiques et autres, ainsi que l'intérêt public plus large», a-t-il été ajouté.

Les groupes de conservation ont soutenu vendredi que les mesures de protection existantes «se sont jusqu'à présent révélées inadéquates».

Ils ont affirmé que les «menaces persistantes et croissantes» comprennent l'insuffisance des proies pour le saumon, le bruit sous-marin, les collisions mortelles avec des navires et la pollution.

«L'urgence de la situation exige que les décideurs agissent avec l'audace nécessaire pour sauver les épaulards résidents du Sud de l'extinction», ont avancé les groupes.

La Presse Canadienne