La Nouvelle-Écosse critiquée sur son aide aux victimes de violence conjugale

HALIFAX — Le gouvernement de la Nouvelle-Écosse ne parvient pas à s'attaquer de manière adéquate à la récente augmentation de la violence fondée sur le genre, juge un groupe de défense de la santé reproductive.

Le groupe à but non lucratif Wellness Within a publié jeudi une déclaration affirmant, entre autres, que le budget provincial déposé le mois dernier manque de soutien substantiel pour répondre à ce problème de longue date.

Wellness Within estime que les 100 millions $ de «soutien continu» annoncés dans le budget pour ce type de violence ne répondent pas aux besoins de financement.

«La province a connu une augmentation plus importante de violence conjugale, avec sept femmes tuées par leur partenaire depuis octobre 2024, a indiqué le groupe dans un communiqué. Pour vraiment renforcer la résilience, nous devons soutenir tous les Néo-Écossais, et Wellness Within appelle le gouvernement du premier ministre Tim Houston à investir dans l'égalité des sexes.»

Le groupe bénévole a également noté que le budget ignore les appels à la contraception gratuite. «D’autres gouvernements ont reconnu que garantir l’autonomie reproductive est aussi responsable sur le plan financier, car les coûts directs des grossesses non planifiées au Canada s’élèvent à 320 millions $ par an», a soutenu le groupe.

Citant le travail de la coalition Access Now Nova Scotia, le groupe a déclaré qu’il existe un lien entre la violence conjugale et le manque d’accès à la contraception, affirmant que les femmes canadiennes confrontées à la violence conjugale sont deux fois plus susceptibles de vivre une grossesse non désirée.

Dans une déclaration envoyée par courriel, le ministère de la Santé a déclaré qu'il appréciait «l’intérêt pour une couverture complète des contraceptifs. Nous continuons de chercher des moyens d’éliminer les obstacles pour celles qui souhaitent accéder à la contraception sur ordonnance.»

Lorsque le budget a été déposé le 19 février, les responsables gouvernementaux ont déclaré qu’il comprenait 7 millions $ supplémentaires pour les maisons de transition et les centres pour femmes, et une extension d’un programme de congé payé pour violence familiale; qui passe de trois jours à cinq jours.

Wellness Within a aussi appelé la province à mettre en œuvre les recommandations de l’enquête sur la fusillade de masse de 2020, qui a commencé par un acte de violence sexiste et a entraîné la mort de 22 personnes.

Le jour de la présentation du budget, Carrie Low, une survivante de violence fondée sur le genre et militante pour les droits des victimes, a déclaré qu'elle se sentait déçue parce que le document financier ne prévoyait pas de nouveaux fonds substantiels pour prévenir la violence familiale.

«Le manque de soutien montre que nous ne sommes pas assez importantes, que nos vies n'ont pas d'importance, avait soutenu Mme Low à l'époque. Le message, encore une fois, est que ce n'est pas une priorité.»

La thérapeute en traumatologie Kristina Fifield a affirmé que le manque de «financement de base» pour les groupes de défense des victimes indique que la province n'était pas prête à fournir «une réponse de niveau épidémique à l'épidémie de violence fondée sur le genre».

La chef de l'opposition néo-démocrate de la province, Claudia Chender, a également demandé un financement à long terme pour ces organismes sans but lucratif. Le parti a récemment présenté un projet de loi qui augmenterait les dépenses pour lutter contre la violence familiale en créant une formule de financement pour garantir que les organismes sans but lucratif et les refuges disposent de l'argent dont ils ont besoin pour fonctionner.

Le service de police de Bridgewater a déclaré que, peu avant midi dimanche, ses agents ont répondu à un appel au 911 signalant une femme de 83 ans en détresse médicale. La police a rapporté avoir trouvé Patricia Tanner à l'intérieur d'une maison, où il semble qu'elle ait été blessée par une arme.

Les ambulanciers paramédicaux ont constaté sa mort sur les lieux, et la police a affirmé qu'un homme âgé a été retrouvé avec des «blessures connexes» dans une autre pièce de la maison.

Le chef adjoint de la police, Danny MacPhee, a déclaré que le mari de Tanner, Andrew, âgé de 85 ans, a été arrêté sur les lieux et plus tard accusé de meurtre au premier degré.

Depuis le 18 octobre, sept femmes et un homme ont été tués dans des incidents de violence conjugale en Nouvelle-Écosse. Dans cinq des sept homicides, l'agresseur s'est ensuite suicidé.

La Presse Canadienne