La FSSS-CSN dénonce à nouveau les coupes en santé qui ont un «effet qui s'additionne»


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Par La Presse Canadienne, 2024
MONTRÉAL — À quelques jours du dépôt du budget, la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN) veut être certaine de se faire entendre par les élus pour que les coupes dans le réseau de la santé cessent.
Le ministre des Finances du Québec, Eric Girard, déposera le budget pour l'année financière 2025-2026 mardi prochain. Lors d'un rassemblement des travailleurs de la FSSS-CSN, mercredi, devant le CHUM, à Montréal, la présidente de la centrale syndicale, Caroline Senneville, a fait une nouvelle sortie pour exiger que le gouvernement mette fin aux coupes de 1,5 milliard $ exigées par Santé Québec.
«C'est le budget dans une semaine et je pense que ç'a le mérite d'être répété parce que ces coupures ont un effet qui s'additionne, un effet cumulatif», a-t-elle déclaré.
La présidente de la CSN a reconnu que la situation économique était difficile en ce moment, mais elle s'attend à ce que le gouvernement fasse «des choix budgétaires pour les services publics». Mme Senneville a aussi pointé du doigt «tout le discours autour du privé qui semble être la solution pour certaines personnes».
Elle affiche clairement ses couleurs par rapport au privé en santé. «La privatisation, on ne le dira jamais assez, à un moment donné, on sera dans un point de non-retour. [...] Il ne faut pas donner de l'argent à des gens qui vont se prendre des cotes, à des gens qui vont se prendre une marge de profit sur notre santé, il faut cesser cela tout de suite», a-t-elle martelé.
Mme Senneville a par ailleurs dit être en faveur d'une commission parlementaire sur la place du privé en santé. «C'est vraiment temps qu'on ait une discussion», a-t-elle souligné.
Lundi, le ministre de la Santé, Christian Dubé, s'est montré ouvert à ce qu'une consultation publique soit lancée au sujet du privé en santé. Il a toutefois précisé qu'il n'était pas le seul à qui revient la décision.
Présente lors du rassemblement de mercredi, Anick Mailhot, présidente du Syndicat des employés du Centre hospitalier de l'Université de Montréal (SECHUM), a rappelé que le CHUM en était à sa troisième vague de coupes depuis l'automne 2024. «On est rendu à 117 postes de soins directs aux patients qui sont coupés. Ç'a un impact majeur sur la qualité des soins aux patients et ça a un impact majeur pour les travailleurs qui ont été coupés», a exposé Mme Mailhot.
«L'employeur, pour l'instant, ne pouvait pas nous garantir qu'il n'y aurait pas d'autres coupures», a-t-elle indiqué.
«On a des personnes avec 20 ans d'ancienneté, que ça faisait plus de 10 ans qu'elles étaient dans leur service, qui se retrouvent à être parachutées ailleurs avec une nouvelle équipe. On change de discipline, on change de milieu de travail, c'est très difficile pour les employés», a expliqué Mme Mailhot.
Elle a fait état des conséquences des postes supprimés sur les patients, notamment des patients qui restaient 30 à 40 minutes sur la toilette parce qu'incapables de se lever sans aide. «C'est inacceptable», a commenté la présidente du syndicat. Elle aussi donné l'exemple du ramassage des cabarets, qui peut paraître anodin, mais lorsque ce n'est pas fait à temps, une surcharge s'accumule aux cuisines et la distribution des repas peut être retardée.
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Katrine Desautels, La Presse Canadienne