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La Banque de l’infrastructure lorgne plus que jamais les projets d’électricité

durée 12h20
3 mars 2025
La Presse Canadienne, 2024
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Temps de lecture   :  

3 minutes

Par La Presse Canadienne, 2024

Alors que s'intensifient les tensions commerciales avec les États-Unis, le PDG de la Banque de l’infrastructure du Canada affirme que les projets d’électricité et d’exportation soutenus par cette société d’État sont plus cruciaux que jamais.

«Face à de nombreuses incertitudes, la seule chose que l’on peut savoir, c’est que nous aurons encore plus besoin de cette infrastructure d’électricité, d’énergie et de commerce à l’avenir, a déclaré Ehren Cory en entrevue. C’est un impératif — et c’est un impératif depuis un certain temps.»

Les commentaires de M. Cory surviennent dans le contexte des menaces du président américain Donald Trump d'imposer des droits de douane massifs aux voisins de son pays et des réflexions sur la possibilité de faire du Canada le «51e État américain». Des élections générales au Canada se profilent également à l'horizon.

La Banque de l’infrastructure du Canada (BIC), créée en 2017 avec un capital de 35 milliards $, investit dans des projets générateurs de revenus qui sont considérés comme étant dans l'intérêt public, mais qui auraient du mal à démarrer avec le seul argent du secteur privé. Ottawa définit les grandes priorités de cette agence indépendante, et l'un de ses domaines d'intérêt actuel est la production, le stockage et la transmission d'énergie propre.

La banque a alloué 10 milliards $ au secteur de l'énergie propre et prévoit d'investir dans une trentaine de projets renouvelables au cours des trois prochaines années. Ses investissements dans le domaine de l'énergie propre comprennent des projets hydroélectriques, éoliens, solaires et nucléaires en Ontario, en Nouvelle-Écosse, en Alberta, en Saskatchewan, en Colombie-Britannique et dans les trois territoires du Nord.

Deux projets en Nouvelle-Écosse impliquaient des prêts à des communautés autochtones pour des participations dans des infrastructures énergétiques.

Il y a longtemps qu'on parle d'une ligne de transport d'électricité qui traverserait tout le Canada, et M. Cory l'a citée comme un exemple du type de projet qui pourrait aider à protéger le pays pendant les périodes de turbulences.

La BIC est également favorable aux investissements dans la logistique commerciale ces jours-ci, a ajouté M. Cory. En janvier, elle a annoncé un prêt de 60,7 millions $ pour aider la Metlakatla Development et l'Administration portuaire de Prince Rupert à développer un centre logistique dirigé par des Autochtones sur la côte nord de la Colombie-Britannique. L'année dernière, elle a également annoncé un prêt de 150 millions $ pour un centre similaire à Prince Rupert.

Les conservateurs et les néo-démocrates à Ottawa ont par le passé critiqué la lenteur des investissements et ont promis lors des campagnes électorales précédentes qu'ils démantèleraient cette Banque d'infrastructure.

Alors que les Canadiens se préparent à nouveau à se rendre aux urnes cette année, M. Cory estime que quel que soit le parti qui formera le prochain gouvernement, il sera conscient de la nécessité d'investir dans les infrastructures.

«La bonne nouvelle, c'est que les infrastructures et investir dans les infrastructures sont l'enjeu le plus apolitique et le moins partisan que l'on puisse trouver, soutient-il. Il n’y a pas un maire, un premier ministre ou un dirigeant fédéral qui ne comprenne pas que les infrastructures sont l’un des principaux moyens par lesquels les gouvernements contribuent à bâtir des économies productives et le type de sociétés dans lesquelles nous voulons vivre.»

Le mandat d’investissement de la BIC a changé sous les libéraux au fil des ans, et il se pourrait qu’un éventuel gouvernement conservateur établisse des paramètres différents, a admis le PDG.

«Il suffit de regarder le monde. Pensez à quelque chose comme le Nord (…) l’incroyable opportunité qu’offre le Nord en matière de ressources, le besoin de souveraineté, le besoin de développement économique et de croissance pour les peuples du Nord», a-t-il souligné.

«Je prédis que tout gouvernement nous demandera probablement d’en faire encore plus là-bas que ce que nous faisons déjà.»

Lauren Krugel, La Presse Canadienne