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L'alimentation influence le risque de cancer colorectal, confirme une étude

durée 11h18
4 février 2025
La Presse Canadienne, 2024
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2 minutes

Par La Presse Canadienne, 2024

MONTRÉAL — Les choix alimentaires ont une incidence directe sur le risque de cancer colorectal, confirme une nouvelle étude.

L'équipe dirigée par une chercheuse britannique a ainsi constaté que les produits laitiers ou les fibres alimentaires ont des effets bénéfiques, tandis qu'une consommation excessive d'alcool ou de viande transformée peut augmenter le risque.

«C'est une confirmation ou une validation des données dont on disposait déjà, a commenté le docteur Roy Hajjar, qui est chirurgien colorectal au CHUM. Ça consolide nos connaissances sur le sujet.»

Le rôle protecteur probable du calcium «peut être lié à sa capacité à se lier aux acides biliaires et aux acides gras libres dans la lumière du côlon, réduisant ainsi leurs effets potentiellement cancérigènes», expliquent les chercheurs dans le journal scientifique Nature Communications.

Lors de la cuisson à haute température ou de la transformation des viandes, des composés cancérigènes ― comme les amines hétérocycliques et les nitrosamines ― se forment. Ces substances peuvent abîmer les cellules du côlon et donc favoriser l'apparition de lésions précancéreuses.

L'alcool, de son côté, produit de l'acétaldéhyde en se décomposant dans l'organisme. Il s'agit d'une molécule mutagène qui perturbe le fonctionnement normal des cellules intestinales.

«Quand on parle de ce qui relie l'alimentation au risque de cancer, on sait qu'il y a des associations, mais on n'a pas encore toutes les réponses», a dit le docteur Hajjar.

Une alimentation riche en fibres pourrait en revanche contrer ces effets néfastes. Les fruits, les légumes, les céréales complètes et les légumineuses pourraient réduire l'exposition des parois intestinales aux substances nocives en augmentant le volume des selles et en accélérant leur passage dans l'intestin.

De plus, lors de leur fermentation par le microbiote, ces fibres produisent des acides gras à chaîne courte qui peuvent protéger la muqueuse intestinale.

«On sait que les fibres, et surtout les fibres fermentées, augmentent la concentration de composés bénéfiques et anticancérigènes dans l'intestin, a expliqué le docteur Hajjar. On pense même que ça pourrait diminuer le risque de récidive après une chirurgie.»

En plus de confirmer les associations positives bien établies entre la consommation d'alcool, de viande rouge et de viande transformée et le risque de cancer colorectal, «cette vaste analyse prospective fournit des preuves solides du rôle protecteur du calcium alimentaire», résument les auteurs de l'étude.

Reste que les consommateurs finissent par ne plus savoir où donner de la tête à force d'être bombardés de conseils alimentaires qui peuvent paraître contradictoires. L'alcool, par exemple, s'il semble augmenter le risque de cancer colorectal, peut apparemment réduire le risque de maladie cardiovasculaire s'il est consommé en modération.

«On n'a pas encore toutes les données pour dire aux gens de manger telle quantité ou de boire telle quantité, a admis le docteur Hajjar. La meilleure recommandation c'est d'adopter la modération. Mais au cours des prochaines années, on espère avoir des recommandations plus claires pour des contextes spécifiques et adaptées à chaque situation.»

Jean-Benoit Legault, La Presse Canadienne