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L'Alberta consacrera 29 M $ à une unité de shérifs pour patrouiller à sa frontière

durée 17h02
12 décembre 2024
La Presse Canadienne, 2024
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Temps de lecture   :  

3 minutes

Par La Presse Canadienne, 2024

CALGARY — La première ministre Danielle Smith a annoncé jeudi que l'Alberta consacrera 29 millions $ à la création d'une nouvelle unité de shérifs patrouilleurs pour renforcer la sécurité à sa frontière avec les États-Unis.

La nouvelle unité sera appuyée par environ 50 shérifs armés, 10 drones de surveillance par temps froid et quatre chiens détecteurs de drogue. Cette unité devrait être opérationnelle au début de l'année prochaine.

Le ministre albertain de la Sécurité publique, Mike Ellis, a précisé que l'unité se concentrerait sur les inspections de véhicules utilitaires le long des principales routes près des points d'entrée de la portion de 298 kilomètres de la frontière que la province partage avec l'État américain du Montana.

Le ministre Ellis a indiqué qu'une bande de deux kilomètres de large le long de la frontière sera considérée comme un secteur critique, afin que les shérifs puissent arrêter sans mandat toute personne trouvée en train de tenter de la traverser illégalement ou de trafiquer des drogues ou des armes illégales.

Bob Andrews, chef des shérifs de l'Alberta, a déclaré que la collaboration avec la Gendarmerie royale du Canada (GRC) et l'Agence des services frontaliers du Canada sera essentielle.

Il a estimé que l'accès aux renseignements fédéraux et internationaux sur les frontières «permettra à ces équipes d'avoir un impact immédiat sur le trafic de personnes, de drogues et d'armes à feu entre l'Alberta et les États-Unis».

La première ministre Smith a ajouté qu'«en collaboration avec les forces de l'ordre fédérales, nous veillerons à ce que notre section de la frontière américaine soit bien protégée».

«Nous refuserons l'asile aux criminels qui cherchent à opérer dans les deux pays et, si nous réussissons et maintenons une sécurité frontalière adéquate, je m'attends à ce que nous ayons une relation très solide avec les États-Unis, comme nous en avons toujours eu.»

Cette annonce intervient en effet après que le président américain désigné, Donald Trump, s'est engagé à imposer des tarifs douaniers de 25 % sur toutes les importations canadiennes et mexicaines dès son premier jour à la Maison-Blanche, en janvier.

M. Trump a indiqué que ces tarifs resteraient en place jusqu'à ce que les deux pays mettent fin à l'immigration illégale et au trafic de drogue à leurs frontières.

Mme Smith estime que M. Trump a raison de s'inquiéter et elle a demandé au premier ministre Justin Trudeau d'agir en conséquence. Le gouvernement fédéral devrait annoncer son plan de sécurité frontalière lors de la mise à jour économique de l'automne, lundi prochain.

Le ministre Ellis a assuré quant à lui qu'il travaillait déjà sur un plan visant à créer une équipe dirigée par un shérif pour lutter contre le trafic de fentanyl et d'armes à feu à la frontière, et que ce plan avait maintenant été accéléré. «Nous allions le faire, peu importe ce que le président élu Trump a affirmé», a affirmé M. Ellis.

Le premier ministre de l'Ontario, Doug Ford, a suggéré cette semaine que le Canada coupe ses exportations en électricité vers les États-Unis, mais Mme Smith a toujours rejeté l'idée de mesures de rétorsion.

«L'Alberta n'acceptera en aucun cas de couper les exportations de pétrole et de gaz, a-t-elle assuré. Je ne soutiens pas les tarifs sur les produits canadiens et je ne soutiens pas les tarifs sur les produits américains. Parce que tout ce que cela fait, c'est rendre la vie plus chère pour les Canadiens ordinaires et les Américains ordinaires.»

Elle souligne que l'Alberta adopte plutôt l'approche diplomatique. La première ministre a ainsi récemment participé à une réunion de l'association des gouverneurs des États américains de l'Ouest, à Las Vegas.

Le gouvernement fédéral s'est également engagé à renforcer la sécurité depuis les menaces de M. Trump, même si peu de données probantes viennent corroborer ses affirmations selon lesquelles du fentanyl illicite affluerait aux États-Unis en provenance du Canada.

Angela Kemp, des Équipes intégrées d'intervention policière de l'Alberta (ALERT), estime que la majorité du fentanyl saisi dans la province est fabriqué dans l'Ouest canadien. Mais les produits chimiques, ou «précurseurs», qui forment le fentanyl, sont importés d'autres pays.

«Les équipes intégrées et spécialisées d'ALERT chargées de l'application de la loi ont saisi plus d'un quart de millions de comprimés de fentanyl. Elles ont saisi près de 90 kilos de poudre de fentanyl et une tonne de précurseurs et d'agents de polissage du fentanyl», a-t-elle précisé.

La Presse Canadienne

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