Nous joindre
X
Rechercher
Publicité

Kyiv a besoin de garanties de sécurité après la querelle Trump-Zelensky, dit Joly

durée 18h05
28 février 2025
La Presse Canadienne, 2024
durée

Temps de lecture   :  

3 minutes

Par La Presse Canadienne, 2024

OTTAWA — La ministre des Affaires étrangères, Mélanie Joly, a déclaré vendredi qu'il y avait de bonnes chances que la Russie envahisse à nouveau l'Ukraine s'il n'y a pas de garanties de sécurité dans un accord de paix.

Ses commentaires sont intervenus après que le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, et le président américain Donald Trump se fussent livrés à une bagarre verbale choquante à la Maison-Blanche vendredi.

Les deux pays devaient signer un accord sur les minéraux dans le cadre des efforts pour mettre fin à la guerre de l'Ukraine avec la Russie, mais, après que M. Zelensky a insisté pour que l'accord inclue des garanties de sécurité des États-Unis, M. Trump a affiché un dédain ouvert pour le président ukrainien.

Ce dernier a quitté la Maison-Blanche et une conférence de presse prévue avec le président Trump a été annulée.

Cette démonstration bizarre a incité les dirigeants européens et les politiciens canadiens à montrer en ligne leur soutien à l'Ukraine.

Dans une déclaration sur les réseaux sociaux, le premier ministre Justin Trudeau a déclaré que le Canada «continuera à soutenir l’Ukraine et les Ukrainiens dans leur quête d’une paix juste et durable».

«Nous pensons que les Ukrainiens se battent pour leurs propres libertés, mais aussi pour les nôtres, et nous savons que (le président russe Vladimir) Poutine n'a pas de lignes rouges», a affirmé Mme Joly, s'adressant aux journalistes à Vancouver vendredi après-midi.

«Si nous n'avons pas un bon accord pour l'Ukraine, si nous ne soutenons pas l'Ukraine, il y a un risque réel que le président Poutine retourne en Russie, se réarme et réenvahisse l'Ukraine.»

Elle a averti que cela constituerait une menace pour la sécurité non seulement de l'Ukraine, mais aussi de l'OTAN.

Le chef du Nouveau Parti démocratique (NPD), Jagmeet Singh, a réitéré son appel au gouvernement fédéral pour qu'il interdise à Donald Trump de venir au Canada pour le sommet du G7 en juin prochain.

«Le président Zelensky incarne le courage à notre époque. C'est comme ça qu'on résiste à Donald Trump. Il n'a pas sa place au prochain sommet du G7 au Canada», a écrit M. Singh dans un message sur X.

Le chef néo-démocrate a déclaré qu'il préférerait se «tenir aux côtés du président Zelensky n'importe quand», plutôt que d'inviter Donald Trump au Canada.

Le chef du Bloc québécois, Yves-François Blanchet, a exprimé son indignation face au traitement réservé par M. Trump au président Zelensky. «Nous nous tenons sans équivoque aux côtés de l’Ukraine et Volodymyr Zelensky», a-t-il écrit sur X.

Le chef conservateur Pierre Poilievre n'a pas publié de déclaration en réaction à l'échange. Invité à commenter, un porte-parole conservateur a fait référence à un message de M. Poilievre publié plus tôt cette semaine et a soutenu que «les conservateurs soutiennent l'Ukraine alors qu'elle continue de se défendre contre l'invasion illégale de Vladimir Poutine».

La ministre Joly a rappelé que le Canada continue de discuter avec les responsables européens de la poursuite du soutien à l'Ukraine. Elle a ajouté que le monde ne peut pas se permettre un mauvais accord, car cela démontrerait que Vladimir Poutine peut profiter d'autres pays, y compris les États-Unis.

«De toute évidence, les Russes prennent note de l'interaction qui s'est produite aujourd'hui, a commenté Mme Joly. Notre objectif est de nous assurer que nous pouvons continuer à soutenir les Ukrainiens et que nous pouvons maintenir une unité très forte du G7 au milieu de toute cette imprévisibilité, et parfois même du chaos.»

Lors de sa visite à Kyiv, plus tôt cette semaine, Justin Trudeau a déclaré que le Canada pourrait finir par envoyer des troupes dans la région dans le cadre d'un accord de paix.

David Baxter et Anja Karadeglija, La Presse Canadienne