Joly et Blinken font pression pour adopter le traité du fleuve Columbia rapidement
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Par La Presse Canadienne, 2024
De hauts responsables du Canada et des États-Unis insistent sur la nécessité de finaliser le traité actualisé du fleuve Columbia pour gérer l'eau qui coule entre les deux pays avant le changement d'administration aux États-Unis.
La ministre des Affaires étrangères, Mélanie Joly, a déclaré aux journalistes à Lima, au Pérou, vendredi, que beaucoup peut être accompli pour faire passer le traité au Congrès avant que le président élu Donald Trump ne prenne ses fonctions le 20 janvier.
Mme Joly participe au forum de coopération économique Asie-Pacifique au Pérou et a déclaré avoir rencontré le secrétaire d'État américain Antony Blinken jeudi pour discuter de l'importance d'un accord clair entre les deux pays sur la gestion de l'eau sur la côte ouest.
Elle a dit penser qu'il pouvait y avoir un soutien bipartisan pour le traité après qu'un accord de principe a été signé avec l'administration Biden en juin, le qualifiant d'«objectif clé».
«Nous pensons que c'est une situation gagnant-gagnant pour les deux côtés de la frontière. La Colombie-Britannique est à bord, les Premières Nations sont à bord, et nous savons que nous avons le soutien de sénateurs clés, également du côté américain», a-t-elle soutenu.
Le bureau de M. Blinken a déclaré dans un communiqué que la réunion avec Mme Joly «a réitéré la nécessité pour les États-Unis et le Canada de finaliser un traité modernisé du fleuve Columbia».
Matthew Lebo, spécialiste de la politique américaine à l'Université Western de London, en Ontario, a estimé qu'«en général, si les démocrates veulent que quelque chose soit adopté et qu'ils peuvent obtenir 50 voix maintenant, ils devraient agir vite».
Bien que la position de Donald Trump sur le traité ne soit pas immédiatement claire, une fois qu'il sera à la Maison-Blanche, il a la capacité de le tuer, même s'il y a un soutien bipartisan, en ordonnant au nouveau chef de la majorité républicaine de ne pas le présenter au Sénat, a prévenu M. Lebo.
Lors d'une conférence de presse en septembre, M. Trump a affirmé que le Canada avait «essentiellement un très grand robinet» qui envoyait de l'eau dans l'océan Pacifique, mais qu'il pourrait être inversé pour envoyer de l'eau «directement à Los Angeles» pour aider en cas de catastrophes naturelles.
À l'époque, des experts ont déclaré à La Presse Canadienne que, même si des systèmes de détournement d'eau entre les États-Unis et le Canada existent, il n'existe aucune infrastructure, et encore moins un système d'eau avec 'un grand robinet', qui transporterait directement l'eau du Canada vers la Californie.
Le fleuve Columbia traverse la Colombie-Britannique et descend dans les États de Washington et de l'Oregon.
En juin, le premier ministre Justin Trudeau et le président Joe Biden avaient annoncé l'accord de principe visant à moderniser le traité vieux de 63 ans, qui, selon M. Trudeau, permettrait de continuer à gérer les risques d'inondation et à coopérer en matière d'énergie hydroélectrique sur le fleuve.
En même temps, M. Biden a déclaré que l'accord «rééquilibrerait la coordination énergétique» entre les deux pays, permettant aux États-Unis de conserver davantage d'hydroélectricité tout en donnant au Canada la possibilité d'importer de l'électricité et de l'exporter vers le marché américain.
Le traité original a été signé en 1961 après qu'une inondation en 1948 a dévasté les communautés le long du fleuve, tuant plusieurs dizaines de personnes.
Les Premières Nations du bassin du fleuve Columbia en Colombie-Britannique réclament depuis longtemps des modifications au traité pour soutenir la restauration des migrations de saumon qui ont été bloquées par des barrages aux États-Unis.
— Avec des informations de Dylan Robertson, à Lima
Ashley Joannou et Kelly Geraldine Malone, La Presse Canadienne