Industrie forestière: «faut que la saignée cesse», lance le directeur d'Unifor

Inquiets pour les dizaines de milliers de travailleurs qu'ils représentent, les grands syndicats de l'industrie forestière demandent au gouvernement du Québec de sortir de sa torpeur face à la «crise sans précédent» qui menace les emplois, l'industrie et les régions.

«Faut que la saignée cesse», s'est exclamé en entrevue Daniel Cloutier, directeur québécois d'Unifor, qui est affilié à la FTQ.

Droits compensatoires américains sur le bois d'oeuvre, feux de forêt, changements climatiques et protection du caribou forestier; les défis qui se posent à l'industrie forestière font que Québec doit «agir en urgence».

Québec doit adopter une véritable politique industrielle pour la forêt, avec un fonds de transition, des mesures pour soutenir le développement de l'industrie et l'utilisation du bois et, à court terme, soutenir les travailleurs affectés.

«On a perdu 30 000 emplois dans les 20 dernières années», a déploré M. Cloutier, qui dénonce la lenteur à agir du gouvernement du Québec.

Mais il écorche aussi le gouvernement fédéral, qui vient aggraver la situation avec ses ultimatums et son décret sur la protection du caribou forestier. «On n'avait pas besoin d'une chicane constitutionnelle» par-dessus tous les bouleversements que vit l'industrie, tonne M. Cloutier.

Les quatre grandes organisations qui représentent les syndiqués de l'industrie au Québec — Unifor et les Métallos, tous deux affiliés à la FTQ, ainsi que la Centrale des syndicats démocratiques (CSD) et la Fédération de l'industrie manufacturière, affiliée à la CSN — ont ainsi fait une sortie commune, mardi, à Québec, pour réclamer que Québec agisse enfin.

Lia Lévesque, La Presse Canadienne